« New Work, New World » qui montre des stratégies variées selon les pays et les secteurs d’activité.
Entre les conclusions enthousiastes des études commanditées par de nombreux fournisseurs de solutions d’IA et la réalité des faits, il faut savoir lire entre les lignes. Selon le rapport de Cognizant, 77 % des entreprises mondiales interrogées souhaitent augmenter leurs revenus grâce à l'IA. L’enquête repose sur un large panel de 2.200 cadres dirigeants de grandes organisations dans 23 pays et 15 secteurs d'activité. Pour appuyer cette technologie, l'investissement moyen de chaque entreprise dans l'IA prévu en 2025 s'élève à près de 50 millions de dollars. Cependant, notons la prudence des répondants à l’étude de Cognizant lorsqu’il s’agit de passer à l’échelle, seules 26 % des entreprises ayant mis en œuvre des cas d'utilisation interentreprises.
La priorité majeure stratégique pour l'adoption de l'IA générative est l'amélioration de la productivité. À l’heure où les perspectives économiques s’assombrissent en Europe, il n’est guère surprenant que les dirigeants recherchent de nouveaux relais de croissance. De fait, plus des trois-quarts des entreprises (76 %) cherchent à tirer parti de la technologie pour créer de nouvelles sources de revenus, tandis que 58 % intègrent l'augmentation des revenus dus à l’IA dans les mesures de rentabilité.
La pénurie de spécialistes de l’IA en interne
Peur de manquer une rupture majeure ou stratégie mûrement réfléchie ? Toujours est-il qu’à l'échelle mondiale, 70 % des entreprises affirment qu'elles n'avancent pas assez vite dans ce secteur, tandis que 82 % suggèrent qu'un retard dans l’IA pourrait les désavantager dans un marché concurrentiel. Les compétences étant rares, 43 % des entreprises indiquent qu'elles prévoient de travailler avec des consultants externes pour développer un plan pour l'IA générative pour pallier la pénurie de talents.De plus, 54 % d’entre elles investissent dans des programmes de formation et de développement pour développer l'expertise nécessaire en interne. L’étude de Cognizant mentionne un « score d’élan » basé sur l'environnement réglementaire, l'infrastructure locale, le coût du capital et la disponibilité des talents. À cette aune, l'Amérique du Nord est nettement en tête avec un score de 15 % supérieur à la référence mondiale, tandis que l'EMEA et l'APAC sont à la traîne avec respectivement -4 % et -14 %.
La France serait plus optimiste, avec 40 % des dirigeants français estimant que la réglementation actuelle constitue un accélérateur d’adoption. Cependant, il est encore trop tôt pour avoir des données précises et étayées sur les projets d’IA et IA Générative qui ont réellement abouti pour savoir si cet optimisme est fondé.
Ravi Kumar S, PDG de Cognizant, se veut positif pour les Etats-Unis : « Notre étude précédente prévoyait que les outils d'IA générative pourraient injecter près de
1 000 milliards de dollars dans l'économie américaine et davantage encore à l'échelle mondiale sur dix ans » Mais il tempère clairement cette prévision : « Simultanément, nous constatons une approche prudente dans l'adoption de cette technologie, car les dirigeants du monde entier recherchent des experts pour les aider à parcourir le chemin de la productivité de l'IA vers la croissance. ».