Le cloud tire également profit de l’essor de l’intelligence artificielle, offrant une puissance de calculs et des capacités de stockage robustes et extensibles. Selon une récente étude, environ 70 % des entreprises françaises utilisent le cloud pour des fonctions critiques, telles que la gestion des données, les applications métier et l'intelligence artificielle. Ces données illustrent une dynamique vertueuse, alimentée par la transformation numérique des entreprises, les innovations en cybersécurité, et le rôle central des infrastructures cloud dans les stratégies informatiques des organisations.
L’adoption du cloud ne faiblira pas en 2025 et les tendances encore timides des derniers mois se confirment.
Equilibrer les coûts du cloud
Face à la pression économique, les entreprises scrutent de plus en plus attentivement les dépenses liées au cloud. L’objectif va au-delà de la simple réduction des frais de sortie :il s'agit désormais de repenser la localisation et l'exécution des charges de travail.
Les entreprises pourraient délocaliser leurs activités dans des régions à faible
coût d’emploi.
Les politiques de développement durable, bien que cruciales, pourraient être reléguées au second plan si les mesures d'économie deviennent prioritaires. Le cloud devra ainsi combiner efficacité et rentabilité, tout en aidant les entreprises à trouver un équilibre entre coûts, technologie et ressources humaines.
L’exigence de rentabilité conditionne le retour sur site
La croissance de l'adoption du cloud ne fait aucun doute, pourtant certaines entreprises transfèrent leurs charges de travail vers des solutions sur site pour des raisons financières. Cette tendance semble être une réaction à la montée des coûts du cloud plutôt qu'une stratégie à long terme bien réfléchie.Si les solutions sur site offrent une prévisibilité financière pour des cas d'usages spécifiques, il existe un risque de sur-correction qui pourrait ne pas donner les résultats escomptés. Alors que les entreprises réévaluent leurs stratégies d'infrastructure, une approche hybride, combinant un cloud plus efficace avec des solutions portables
open-source et des ressources sur site, pourrait finalement s'imposer comme le modèle préféré pour équilibrer la flexibilité et la rentabilité.
Les opérations basées sur l'IA occupent enfin une place centrale pour le cloud
En 2025, l'Intelligence Artificielle fera partie intégrante des opérations cloud, avec des applications concrètes. Grâce à l’automatisation des tâches répétitives et à l’aide à la prise de décision, les entreprises commenceront à réaliser le potentiel des équipes concentrées sur des tâches à forte valeur ajoutée. Toutefois, de nombreuses entreprises pourraient rencontrer des difficultés en raison d'un budget insuffisant à la mise en œuvre de l'IA et des exigences considérables en matière de données nécessaires à son bon fonctionnement. Alors que l'IA passe du statut de mot à la mode à celui d'impératif stratégique, de nombreuses infrastructures cloud ne sont pas encore équipées pour gérer les données intensives et les charges de travail informatiques qu'exige l'IA.Le cloud hybride optimise les dépenses et l’évolutivité
L'adoption du cloud permet aux entreprises françaises d'augmenter leurs bénéfices en s'attaquant aux problèmes de coût, de complexité et de sécurité. Les modèles hybrides, qui associent un cloud public rentable à une infrastructure privée personnalisable, optimisent les dépenses et améliorent l'évolutivité. En simplifiant la migration et les opérations grâce à des outils améliorés de gestion du cloud, les ressources sont libérées pour l'innovation et la réactivité au marché. En accélérant la mise sur le marché, les entreprises peuvent lancer des produits et des services plus rapidement, vendre plus efficacement et surpasserleurs concurrents.
Parallèlement, les solutions de sécurité pilotées par l'IA et les politiques standardisées répondent aux préoccupations en matière de protection des données, ce qui renforce la confiance et encourage l'adoption. En choisissant une approche progressive de l'intégration du cloud et en alignant les charges de travail sur les objectifs stratégiques, les entreprises françaises peuvent réduire leurs frais généraux, améliorer leur efficacité et tirer parti de la connaissance des données pour favoriser une croissance et une rentabilité durables.
En France, certains secteurs se démarquent dans l'adoption de solutions cloud en raison de leur dépendance aux données et aux processus à forte intensité de main-d'œuvre. L'industrie manufacturière émerge comme un utilisateur clé, utilisant le cloud et l'IA pour améliorer l'efficacité de la production et s'adapter aux demandes locales. L'industrie des médias et du divertissement reste un moteur important, en particulier en Europe centrale, où la demande de diffusion de contenu localisé à partir du fournisseur de streaming local et d'analyse de données pousse les entreprises à adopter des solutions cloud avancées.
2025 sera l'année où l'IA et le cloud deviendront indissociables. Les entreprises de tous les secteurs adopteront des solutions évolutives basées sur l'IA pour rester compétitives, tandis que les fournisseurs de cloud innoveront pour répondre à la demande croissante d'infrastructures efficaces, durables et rentables. En équilibrant les coûts et l'innovation, les organisations peuvent exploiter tout le potentiel du Cloud et de l'IA, façonnant un avenir où la technologie n'est pas seulement un outil mais une pierre angulaire de la stratégie. En 2025, ceux qui s'adapteront rapidement et stratégiquement récolteront les fruits d'une ère axée sur l'IA et le cloud.
Par John Bradshaw, directeur EMEA cloud computing & stratégie chez Akamai