Dans un monde où la technologie et la durabilité deviennent de plus en plus indissociables, une récente étude du Capgemini Research Institute, réalisée en partenariat avec le Digital Value Lab du Digital Data Design Institute de l’Université de Harvard, révèle des perspectives prometteuses pour l’économie éco-numérique. Intitulée « L’ère éco-digitale : la double transition vers une économie durable et digitale », cette recherche met en lumière une prévision audacieuse : le secteur de l’économie éco-numérique pourrait connaître un essor spectaculaire, avec une taille qui devrait doubler d’ici à 2028.
Le terme d’économie éco-numérique fait écho à un mouvement vers une double transition, où l’économie ne se contente plus de générer une valeur purement économique, mais s’étend également aux valeurs environnementales et sociétales. Dans le contexte actuel, marqué par une ère éco-numérique en plein essor, les entreprises s’orientent vers l’exploitation des technologies numériques pour une valorisation accrue de leurs efforts en faveur d’un futur préservé.
Les technologies jouent ainsi un rôle prépondérant dans l’atteinte des objectifs de durabilité, notamment grâce à l’émergence de technologies innovantes telles que l’IA générative et la biologie synthétique. Parallèlement, les acteurs économiques n’hésitent plus à se lancer dans une collaboration renforcée pour favorise l’émergence d’écosystèmes numériques vertueux.
Une meilleure visibilité sur le retour sur investissement
L’un des bénéfices les plus notables de cette adoption technologique réside dans sa contribution significative à la réduction de l’empreinte écologique des entreprises. D’après les chercheurs de Capgemini Research Institute, l’usage des technologies numériques a permis de diminuer la consommation énergétique de près d’un quart et les émissions de gaz à effet de serre de 21 % au cours des cinq dernières années. « Cette nouvelle ère de double transition promet d’ancrer la croissance économique dans une perspective où la durabilité occupe une place centrale », estiment-ils.Selon l’étude, les investissements dans la transformation numérique, englobant notamment le déploiement à grande échelle de technologies, de la cybersécurité, de la formation des équipes et de l’automatisation des processus, sont prévus pour générer un retour sur investissement majeur, passant de 4 % actuellement à 14 % en 2028.
L’analyse de données et le cloud comme les principales sources d’avantages
Actuellement, 48 % des entreprises sont en phase de planification ou de développement actif de stratégies pour exploiter le potentiel des technologies émergentes, comme l’Edge Computing et l’IA générative. Ces dernières envisagent tout particulièrement l’analyse de données et le cloud à grande échelle comme les principales sources d’avantages compétitifs dans les années à venir.En somme, les entreprises sont à l’aube d’une révolution numérique, encore une, qui n’a pas encore délivré tout son potentiel, comme le souligne Fernando Alvarez, directeur Stratégie et Développement de Capgemini et membre du comité de direction générale du Groupe : « L’économie éco-digitale se distingue des précédentes, et les entreprises n’ont encore tiré parti que d’une part infime du potentiel global que représentent les grandes technologies telles que le cloud, l’IA et l’automatisation.Les entreprises vont devoir améliorer l’efficacité de leur cœur de métier, grâce au digital, afin de dégager les investissements nécessaires à leur double transition. Nous sommes à l’aube d’une nouvelle ère de transformation et nous n’avons encore qu’effleuré l’impact positif considérable des technologies numériques du point de vue économique, environnemental et sociétal ».
Une requalification des compétences est nécessaire
L’étude souligne également une prévision importante : près de 40 % des effectifs mondiaux devraient être impliqués dans des initiatives numériques dans les trois à cinq prochaines années, nécessitant une transformation profonde des compétences à travers le globe.« Alors que 64 % des entreprises investissent dans la requalification de leurs collaborateurs existants, il faudra que les cadres soient suffisamment souples pour permettre cette évolution rapide », préviennent les rédacteurs de l’étude.
Pour les besoins de cette étude, Capgemini Research Institute a interrogé 1 500 cadres dirigeants (de niveau directeur et plus) dans 1 350 grandes entreprises dont le chiffre d’affaires annuel est supérieur à 1 milliard de dollars (ou dont le budget annuel est supérieur à 50 millions de dollars pour le secteur public) et 150 start-ups dont le chiffre d’affaires annuel est supérieur à 1 milliard de dollars, qui ont activement mis en œuvre des initiatives digitales et/ou une stratégie digitale globale.
L’Institut a également mené des entretiens approfondis avec 26 cadres supérieurs et experts sectoriels. Ces entreprises sont issues de différents secteurs, notamment l’automobile, les produits de grande consommation, la distribution, les sciences de la vie, la banque et la gestion de patrimoine, l’assurance, les télécoms, l’énergie, l’aérospatial et la défense, la technologie, l’industrie et les services publics. Elles sont implantées dans 14 pays d’Amérique du Nord, d’Asie-Pacifique et d’Europe.