Hexatrust vient de présenter la première édition de son baromètre de la souveraineté numérique avec la Fédération Française de Cybersécurité, lors de la 9ᵉ édition de leurs Universités d'Été de la Cybersécurité et du Cloud de Confiance (UECC). L'association, qui regroupe et fédère les champions français et européens de la cybersécurité et du cloud de confiance, s'est réunie sous le patronage de Jean-Noël Barrot, ministre délégué en charge du Numérique.
Hexatrust rassemble des acteurs français de tous horizons, des startups, des PME et des ETI, des éditeurs de logiciels, des fournisseurs de solutions, des sociétés de services, et des pépites françaises de la cybersécurité et du cloud de confiance. Le baromètre mesure la progression de la consommation souveraine des entreprises hexagonales, avec comme objectif de s'assurer que cette prise de conscience se traduit dans les faits par des comportements d'achat souverain chez les grandes entreprises en matière de solutions de cybersécurité et de cloud. L'association précise qu'il s'agit de « distinguer les bons élèves », sans pour autant "dénoncer les moins bons".
Acheter souverain, ce n'est pas acheter plus cher
Hexatrust reconnaît les contraintes auxquelles sont confrontées les entreprises hexagonales et s'empresse de préciser que « acheter souverain, ce n'est pas acheter plus cher des solutions moins performantes auprès d'acteurs français ». Elle convient que « dans une économie mondialisée, l'auto-suffisance technologique n'existe pas ». Il s'agit donc de concilier les exigences de performance opérationnelle et de coût avec la volonté de développer un écosystème français numérique puissant, « conforme à nos valeurs et à nos intérêts, seul capable de nous permettre de répondre en même temps aux enjeux de cybersécurité opérationnelle et de résilience ».Acheter souverain, « ce n'est pas non plus refuser d'acheter des solutions non françaises, mais plutôt privilégier, à performance et coût identiques, des solutions françaises, en particulier pour les composants les plus critiques de nos systèmes d'information ».
Quant aux comportements d'achat, le constat dressé par Hexatrust est mitigé, car la « notion de souveraineté gagne du terrain dans les entreprises », avec près de huit décideurs IT sur dix qui considèrent aujourd'hui que l'enjeu est important pour leurs organisations (enquête de Jamespot, menée en novembre 2022). Elle salue l'initiative gouvernementale « Je choisis la French Tech », dont l'objectif est de multiplier par deux le volume de commandes des grandes entreprises aux start-ups de la French Tech.
Des achats modestes, en volume et en valeur.
Toutefois, malgré ces tendances encourageantes, le nombre moyen de contrats signés par les entreprises de l'échantillon auprès des grandes entreprises reste relativement faible (4,3). Leur montant apparaît aussi relativement faible. Par ailleurs, les entreprises du SBF 120 apparaissant aux 20 premières places de ce classement sont principalement de très grandes entreprises (8 sur 10 appartiennent à l'indice CAC 40).Quant au classement des entreprises françaises du SBF 120 en fonction du nombre de contrats signés avec les éditeurs français membres d'Hexatrust et de la FFCYBER, il est dominé par trois géants dans trois secteurs (Banque, aéronautique et transport aérien), soit, dans l'ordre, le Crédit Agricole, suivi par Airbus et ADP. Viennent ensuite BNP Paribas, Orange, Dassault, Société Générale, Thales, Sopra Steria, Atos, EDF, Engie, Capgemini, FDJ, LVMH, Alstom, SNCF, Totalenergies, Safran et Bouygues.
Même si quelques grands noms sont désespérément absents de cette liste, les initiatives d'achat souverain progressent selon le baromètre. Le nombre de contrats (hors démonstrateurs et Proof of Concept) signés par les grands groupes avec les éditeurs français de cybersécurité et de solutions cloud progresse ainsi depuis quelques années. « Outre la popularisation de la notion de souveraineté numérique, expliquent les auteurs du Baromètre, cette évolution dans les comportements d'achat s'explique aussi par la maturité croissante des solutions françaises, tant au plan technique et opérationnel qu'en termes marketing. Ces solutions sont aujourd'hui non seulement performantes, mais aussi compétitives. »