On pourrait être tentés de croire que le happy management consiste à rendre heureux les collaborateurs. En réalité, la définition est bien plus complexe : aucune recette managériale permet d’atteindre le bonheur à proprement parler – qui relève d’un état subjectif et réservé à la sphère privée –, mais il est clair que l’entreprise à son rôle à jouer dans la satisfaction de ses salariés.
L’objectif du happy management ? Remettre l’humain au cœur de la stratégie d’entreprise grâce à des pratiques managériales bienveillantes et positives. Si celles-ci doivent conduire les collaborateurs dans le cercle vertueux “bien-être / performance”, il ne s’agit pas ici de les instrumentaliser. La démarche doit être sincère, portée par la volonté d’aider les salariés à s’épanouir, tout en gardant bien sûr dans le viseur la lutte contre l’absentéisme, l’amélioration de la productivité ou encore l’image employeur. Que ce soit à travers le recrutement d’un “chief happiness officer” (CHO) ou la formation de vos managers, voici 5 pistes concrètes pour introduire le happy management au sein de votre entreprise !
1Mettre en place des aménagements et services
L’aménagement des bureaux est une étape clé si vous souhaitez augmenter la qualité de vie au travail. Quelle que soit la surface dont vous disposez, réservez une zone à la détente de vos collaborateurs grâce à une salle de pause conviviale faisant à la fois office de sas de décompression et d’espace de partage. Distributeurs de boissons chaudes, corbeilles de fruits frais, jeux divers (cartes, baby foot, fléchettes…), tables pour déjeuner ou encore canapés confortables seront propices au rechargement des batteries.
Côté services, ce ne sont pas les solutions qui manquent pour faciliter le quotidien des collaborateurs. Les crèches et conciergeries d’entreprise, les navettes privées ou encore les salles de sport se démocratisent pour répondre aux besoins réels d’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle. Le travail hybride, largement répandu depuis l’explosion du télétravail, joue également un rôle crucial dans la qualité de vie au travail grâce notamment à la flexibilité des horaires et au temps de transport réduit.
2Fédérer grâce des événements d’entreprise
Outre les temps forts de la vie de votre société (comme les anniversaires ou les fêtes de fin d’année par exemple), les événements internes apparaissent comme l’épicentre de votre culture d’entreprise. Ces moments fédérateurs, organisés tout au long de l’année, sont autant d’occasions de renforcer la cohésion d’équipe autour de vos valeurs et de votre ADN.
Petits déjeuners d’équipe réguliers, séminaires, team building, incentives… Saisissez ces opportunités en or pour entretenir le lien avec vos salariés, et profitez de ce moment de rassemblement pour exprimer votre reconnaissance. Rien de tel pour donner vie à votre communication “feel good” et renforcer le sentiment d’appartenance à l’entreprise !
3Assurer la sécurité psychologique
Ce n’est pas le pilier le plus réjouissant du happy management, néanmoins elle est essentielle à la sérénité des collaborateurs. La sécurité psychologique, fondamentale en entreprise, désigne un climat de protection dans lequel l’individu peut s’exprimer librement, sans risque de jugements ou de représailles. Cette sécurité psychologique doit être assurée par le biais de référents, désignés pour accueillir la parole des salariés au sujet de la pression exercée au travail et du harcèlement (moral ou sexuel), ou faisant office de médiateurs pour régler les conflits professionnels.
Pensez également à réaliser fréquemment des entretiens individuels pour mesurer la satisfaction de vos équipes. Certains préféreront témoigner de façon anonyme, d’où la nécessité de mettre en place des boîtes à idées pour faire remonter certaines problématiques et mettre le doigt sur différents axes d’amélioration.
4Accompagner les changements internes
L’entreprise est un environnement en constante évolution. Pour ne pas altérer son bon fonctionnement et conserver une certaine stabilité générale, il est primordial d’accompagner les nombreuses transformations qui rythment la vie professionnelle. Il peut s’agir des changements technologiques à travers de nouveaux outils, des changements structurels en raison d’un remaniement des équipes ou encore des changements de poste en interne.
Parmi les changements internes les plus importants, il y a bien sûr l’arrivée d'une nouvelle recrue. Alors que “22 % des rotations de personnel ont lieu pendant les 45 premiers jours” selon une étude Deloitte, le processus d’onboarding s’avère d’une importance capitale pour l’avenir de l’entreprise. Offrir un welcome pack à votre nouveau salarié peut être l’une des actions mises en place pour faire bonne impression, le familiariser à la culture de l’entreprise et faciliter sa prise de poste !
5Adopter une démarche responsable
Ce n’est pas un hasard si la notion de Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) repose à la fois sur le facteur humain et environnemental. Tous deux fondées sur la valeur du respect (de l’Homme pour l’un, de la planète pour l’autre), ils ont chacun leur place dans le cadre de l’entreprise. L’enquête de Cone Communication est formelle : ”51% des travailleurs déclarent ne pas vouloir travailler pour une entreprise qui n’a pas d’engagement social ou environnemental fort”.
Autrement dit, soyez à l’écoute des nouvelles attentes de vos collaborateurs ! Au même titre que le cadeau client qui doit s’inscrire dans une démarche d’achat responsable pour séduire le consommateur, le cadeau d’entreprise doit lui aussi véhiculer un message porteur de sens et encourager les pratiques écoresponsables : gourdes, lunch box, accessoires high-tech éco-conçus, fournitures de bureau recyclés, plantes de bureau… Chouchouter ses collaborateurs sans alourdir l’impact environnemental de l’entreprise, c’est aussi ça le happy management !
Bien que le principe de happiness management repose principalement sur la transparence, force est de constater que certaines entreprises pratiquent ce qu’on appelle le “happy washing”. Perte de crédibilité, désengagement des salariés, bad buzz sur les réseaux sociaux… Comme pour le greenwashing, les conséquences peuvent être dévastatrices si la parole n’est pas liée aux actes.