L’exploitation et le partage des données apparaissent comme les prochaines grandes thématiques des entreprises. Cependant si ces thématiques sont considérées comme les tendances à ne pas manquer, leur exploitation et leur partage restent contrariés par le manque de talents et la conformité.
De nombreuses entreprises ont encore du mal à tirer profit des données et les utiliser pour orienter les décisions stratégiques et opérationnelles. Celles-ci sont souvent « ensilotées » dans des entrepôts numériques disparates et non connectés. Leur extraction et leur exploitation s’avèrent alors complexes et coûteuses. Par conséquent, certaines entreprises ne captent qu’une petite partie de la valeur potentielle de leurs données. Ceci ne concerne que leurs données internes, car si l’on considère les données de leur écosystème, le déblocage de la valeur des données se révèle être encore plus chimérique.
En effet, l’écosystème commercial plus large, au-delà des frontières de l’entreprise, composé de fournisseurs, de partenaires et de clients, renferme également un grand nombre de données exploitables. Si ces données peuvent être partagées plus facilement entre les organisations, tout en assurant la sécurité, la confidentialité et la gouvernance, un énorme réservoir d’information sera alors débloqué. Une fois exploité, il permet de rationaliser les processus commerciaux, d’accélérer la prise de décision et de fournir une source inégalée d’informations sur les comportements des clients et les tendances du secteur.
Stimuler l’innovation dans les produits et les services
Ces questions sont au centre d’un rapport, L’évolution des données dans le cloud : Le pivot de l’avantage concurrentiel, basé sur une enquête menée par The Economist Intelligence Unit et parrainée par Snowflake. Il reflète l’opinion de 914 dirigeants de huit industries dans 13 pays du monde et explore l’état actuel de l’utilisation des données des entreprises, ainsi que les espoirs des dirigeants pour l’avenir. En particulier, l’objectif était de mettre en lumière la manière dont les différentes industries adaptent leurs stratégies en matière de données, en s’engageant dans l’écosystème des données au sens large, et la conversion des données en croissance et en performance.
L’objectif final étant de prendre des décisions fondées davantage sur les faits et la perspicacité et moins sur la conjecture et l’instinct, pour les cadres, le défi consiste à identifier l’utilité des données récupérées dans leurs propres microcosmes. Quant au partage des données dans un écosystème, 50 % des répondants partagent fréquemment des données avec des tiers afin de stimuler l’innovation dans les produits et services.
La monétisation des données prend de l’ampleur…
Les raisons les plus souvent citées pour justifier ce partage sont le respect des exigences réglementaires (51 %), suivi de près par les objectifs plus stratégiques de développement des entreprises, ensuite vient la stimulation de l’innovation dans les produits et les services (50 %), et enfin tirer des enseignements qui pourraient conduire à de meilleures pratiques de service aux clients (49 %).
Une petite majorité (58 %) des personnes interrogées ont déclaré que leur organisation avait acheté, au cours des six derniers mois, des données auprès d’un fournisseur de données tiers. Parmi les autres sources importantes de données achetées figurent les fournisseurs (49 %), les clients (47 %) et d’autres entreprises partenaires (40 %). La vente de données à des tiers, quant à elle, est un peu moins fréquente, mais elle offre la possibilité aux entreprises de monétiser leurs données et de générer de nouvelles sources de revenus.
… mais des freins persistent
Au cours des six derniers mois, 36 % des organisations ont vendu des données à un client, 33 % à d’autres entreprises partenaires, 32 % à un fournisseur et 30 % à un organisme gouvernemental. Le rapport cite un rapport de 2019 qui met en évidence un exemple de société de télécommunications en République tchèque. Celle-ci partage des données géographiques provenant d’utilisateurs de téléphones portables avec un parc national pour aider ses gestionnaires à mieux comprendre les habitudes des visiteurs.
En règle générale, les organisations n’ont aucun doute sur la valeur des données pour les affaires : 87 % des répondants sont d’accord pour dire que les données sont le facteur de différenciation concurrentiel le plus important dans le paysage des entreprises aujourd’hui. Cependant, si les réglementations relatives à la protection de la vie privée sont le défi le plus souvent cité (41 %) pour tirer des enseignements des données, environ un répondant sur trois (32 %) a cité le manque de talents internes, pour renforcer les capacités techniques et pour analyser les données, comme étant les plus grands défis à la capacité de son organisation à tirer des enseignements des données. Dans ce domaine, les meilleures intentions se heurtent à la réalité du manque de capacités d’exécution.