Il y a quelques mois, Google a annoncé son intention de racheter FitBit pour 2,1 milliards de dollars. Toutefois, le traitement des données de santé accumulée par FitBit pendant des années rend certaines personnes sceptiques par rapport à la fusion des deux entreprises. Dernièrement, l’EDPB (European Data Protection Board), la commission européenne de la protection des données, a averti Google que l’achat de FitBit constitue un risque majeur pour la vie privée. Ils ont déclaré dans un communiqué que l’acquisition de données personnelles sensibles concernant des personnes se trouvant en Europe par une grande entreprise de technologie pourrait entrainer un niveau élevé de risque pour la vie privée et la protection des données.
L’EDPB a également insisté sur le fait que la fusion Google-FitBit devrait être conforme aux Règlement général sur la protection des données (RGPD). Le conseil d’administration a demandé aux deux entreprises d’atténuer les risques potentiels pour les droits à la vie privée et à la protection des données avant de notifier la fusion devant la Commission européenne. L’EDPB analysera ensuite toutes les implications pour la protection des données à caractère personnel dans l’espace économique européen (European Economic Area « EEA ») tout en fournissant des conseils à la commission européenne si cela est requis.
Les raisons pour lesquelles la commission européenne pour la protection des données craint la fusion de Google et FitBit sont nombreuses. Google a été jugé en violation de la RGPD dès le premier jour de l’entrée en vigueur de la loi. En 2019, la France a également infligé une amende de 57 millions de dollars à Google à cause de ses conditions de confidentialité opaques. De plus, l’accord entre Google et FitBit fait également l’objet d’un examen minutieux de la part du ministère de la Justice américaine.
Les données collectées par FitBit ne se résument pas uniquement aux nombres de pas, la fréquence cardiaque, la durée de sommeil et le niveau d’activité des utilisateurs. Elles comprennent également des informations sur le nombre de relations sexuelles. De plus, FitBit collecterait aussi des données non divulguées pour le développement defutures fonctionnalités.
Malgré les craintes de la commission européenne, Google et FitBit ont indiqué qu’ils étaient tous les deux conscients des problèmes de confidentialité liés à leur fusion. Toutefois, Google a publié un communiqué dans son blog officiel qui indique que : « Nous serons transparents sur les données que nous recueillons et nous ne vendrons jamais d’informations personnelles à quiconque ». Ils ont ensuite rajouté que les données de santé et de bien-être de FitBit ne seront pas utilisées pour des annonces Google et qu’ils donneront aux utilisateurs de FitBit le droit de consulter, de déplacer ou de supprimer leurs données.
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