Ross LaJeunesse, ancien chef des relations internationales chez Google, a supervisé les questions sur les droits de l’homme pour les produits de la société. Il est considéré aujourd'hui comme le cadre supérieur le plus dissident de Google, lorsqu’il a critiqué certains aspects du projet d’internet chinois censuré, connu sous le nom de « Projet Dragonfly ». Ross LaJeunesse vient de dévoiler qu’il a été expulsé de Google pour ses prises de position en faveur des droits de l’homme dans le cadre de ce projet. L’ancien dirigeant confirme dans la foulée que Google est prêt à aller au bout de ce projet de moteur de recherche chinois, malgré l’annonce de l’entreprise qu’il s’agit d’une simple expérience. Il rappelle qu’après le renoncement de Google d’offrir son produit en Chine en 2010, des dirigeants de la société ont mis la pression pour pénétrer ce marché, menant par la suite à la naissance du projet Dragonfly. Ross LaJeunesse a aussi livré d’autres confidences sur son passage dans la société. Selon lui, alors que Google a déployé tous les efforts pour conclure avec l’Arabie Saoudite, un État jugé autoritaire, et la Chine, il a lancé un plaidoyer pour que l’entreprise s’implique davantage dans les questions des droits de l’homme. À la place, Google a fait appel à un de ses collègues.

Depuis,Ross LaJeunesse a rejoint le monde politique en essayant de se faire élire dans le Maine. En réponse à toutes ces révélations, Google s’est défendu en déclarant que Ross LaJeunesse a refusé un poste au même niveau avec compensation, tout en lui souhaitant un meilleur succès dans sa carrière politique. Néanmoins, ce n’est pas la première polémique de ce genre qui touche le géant américain. En décembre, cinq salariés de Google ont affirmé avoir été licenciés à cause de leur activisme, notamment contre le projet Dragonfly. Aujourd'hui, l’entreprise semble être de plus en plus sur la défensive face à la grogne qui monte.

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