Désormais, Google ne pourra plus utiliser les échappatoires fiscales dites « sandwich néerlandais » et « double irlandaise ». Pendant des années, la société a usé et abusé de ces dispositifs fiscaux pour éviter de payer des impôts issus de ses revenus à l’international. Dès 2020, Google doit se plier aux nouvelles règles édictées par les États-Unis et l’Irlande qui ont décidé de modifier le fonctionnement du rapatriement fiscal. Jusqu’ici, Google a utilisé un réseau d’organisations situées en Irlande, aux Pays-Bas et aux Bermudes pour collecter et détenir des avoirs étrangers en utilisant le système fiscal irlandais trop indulgent envers les entreprises. Le terme « sandwich néerlandais » définit un dispositif d’optimisation fiscale qui consiste à transférer l’argent détenu par une filiale irlandaise à une société de portefeuille située aux Pays-Bas pour ensuite revenir à une société-écran irlandaise située aux Bermudes. Cette dernière détient le droit de concéder une licence de propriété intellectuelle de Google. Étant donné que les Bermudes ne possèdent pas d’impôt sur les revenus de société, Google parvient à réaliser des bénéfices conséquents. Au final, le « sandwich néerlandais » permet à la société d’éviter de payer l’impôt sur le revenu aux États-Unis de même que les retenues à la source sur les bénéfices à l’étranger dans les pays de l’UE. Selon l’agence Reuters, Google a réussi à faire échapper plus de 23 milliards de dollars en utilisant ces dispositifs fiscaux lacunaires.
Depuis 2014, l’Irlande a concédé à la pression exercée par l’UE et les États-Unis pour combler les lacunes de son dispositif fiscal. Depuis, les entreprises qui l’ont utilisé doivent se conformer aux nouvelles réglementations. Les réformes s’accentuent également aux États-Unis. Le gouvernement de Donald Trump a récemment décidé de réduire le taux d’imposition des entreprises de 35 à 21 %. Cette mesure d’incitation invite les entreprises américaines à reverser les bénéfices aux États-Unis plutôt que dans les paradis fiscaux. Un des porte-paroles de Google a déclaré que l’entreprise va concéder sa propriété intellectuelle aux États-Unis plutôt qu’aux Bermudes. Cela comprend, entre autres, les impôts annuels sur les revenus et les impôts ponctuels des dix dernières années. Il a aussi déclaré que plus de 80 % des impôts que l’entreprise doit payer au niveau mondial revient aux États-Unis.
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