L’initiative de la transformation DevOps aura d’importantes répercussions sur le niveau d’agilité de l’entreprise. Tout projet réussi doit reposer sur des fondations solides. C’est pourquoi certaines attitudes et certains outils sont essentiels.

Voici cinq pré-requis identifiés comme étant les critères de réussite d’une transformation DevOps :

1Consensus

Un consensus sur la stratégie est presque aussi important que la stratégie elle-même ! La démarche DevOps peut-être facile si elle est acceptée par tous, mais se révéler également difficile lorsqu’elle n’embarque pas les sceptiques. Or, la première étape de DevOps est un voyage culturel et philosophique, celui de la collaboration entre Dev et Ops. Et derrière l’expression DevOps se cachent des concepts qui nécessitent l’accord de tous. Les avantages et les inconvénients du passage à DevOps doivent être clairement évoqués afin de trouver une position équilibrée. Et il faudra justifier des remaniements qui s’annoncent. Le consensus s’appliquera autant aux méthodologies, qu’aux mesures et aux délais. Chacun doit savoir à quoi s’attendre afin d’éviter un conflit. Une fois le consensus atteint et les bases mis en place, le projet peut réellement démarrer.

2Flexibilité

Une feuille de route n’est que le squelette d’un chemin qui doit mener les équipes vers un but commun. Si tout le monde s’entend à reconnaître que la flexibilité est nécessaire, elle doit reposer sur des principes acceptés afin d’éviter le chaos. On peut rechercher un ADN commun à toutes les équipes DevOps, les chemins comme les applications varient, sans oublier que les équipes doivent pouvoir travailler de façon autonome. Voilà pourquoi plus que la feuille de route qui apporte une structure, la culture DevOps est principalement liée aux jalons non formels fixés en interne, et aux résultats. La confiance est essentielle pour l’interprétation des projets et des méthodologies agiles. L’accord et la confiance sont essentiels pour que les équipes agissent rapidement, tout en disposant d’une liberté en termes d’outils et de la façon de les utiliser, ce qui devrait les rendre plus efficaces.

3Automatisation

Pour soutenir une initiative DevOps, la cohérence et la fiabilité des méthodes doivent aboutir à un pipeline de livraison continue automatisée. Ce pipeline est la somme des connaissances des collaborateurs. La modélisation du travail permet d’obtenir une vision du cycle de vie de l’application et des étapes à suivre. En contrepartie, la confiance dans l’automatisation est un facteur déterminant. C’est pourquoi DevOps va chercher à automatiser le plus de tâches manuelles possible afin d’accélérer. Cependant, certaines interventions manuelles peuvent être nécessaires, on supposera alors qu’elles puissent faire intervenir des membres compétents des équipes. Au fil du temps, les processus manuels inefficaces vont s’enraciner et disparaître. Là encore, la liberté de choix de l’outil doit permettre aux équipes d’être plus productives. Et pour continuer de surfer sur la vague du succès, les équipes adopteront rapidement et librement les nouveaux outils.

4Coopération

À moins de disposer de moyens importants, les projets DevOps reposent généralement sur le personnel et la structure d’entreprise existante. Certes, la DSI apprécierait de recruter, mais plus que l’intégration de nouvelles compétences, c’est la capacité des membres des équipes en place à adopter des changements positifs qui va participer à les faire collaborer. Traditionnellement, c’est là qu’intervient la plus forte résistance au changement, surtout lorsque le personnel est habitué à travailler d’une manière particulière pendant de longues périodes. Ce sont généralement des équipes Ops qui doivent faire face au plus grand changement, et qui tendent à réduire la prise de risque. Coopération et respect mutuel profitent aux équipes et permettent d’atteindre l’agilité.

5Repenser l’architecture

L’automatisation complète et la livraison continue se heurtent généralement à des éléments existants des systèmes. DevOps peut être mis en place sur des systèmes existants, mais l’approche culturelle nécessite l’ouverture à un certain degré de changement architectural, et en particulier de s’attaquer aux applications monolithiques. Pour autant, une révolution n’est pas nécessaire, surtout que l’esprit startup qui permet de repartir à zéro est difficilement reproductible dans la majorité des entreprises. La modernisation est un des éléments qui doit permettre de dépasser les limitations et d’accompagner les aspects les plus exigeants du changement culturel. L’automatisation des systèmes en place va également permettre de poursuivre un voyage numérique plutôt que d’affronter les obstacles qui se dressent sur le chemin.