Le CIOTO - Chief Internet of Things Officer – sera-t-il le patron de l’Internet des Objets (IoT) ?
Les entreprises vont très rapidement se trouver confrontées aux technologies de l’Internet des Objets, au déploiement d’infrastructures pour le supporter, au développement d’applications et de nouveaux services, à la multiplication des volumes de données, à la rentabilité des investissements et au ROI des nouveaux modèles économiques.
Sur la Silicon Valley, l’écosystème de l’IoT réuni à l’occasion des rencontres THINKstrategies s’interroge : faut-il envisager la nomination d’un directeur de l’Internet des Objets ? Autrement dit, et avec une certaine pointe d’humour, un CIOTO (Chief Internet of Things Officer) – prononcez CIO two, DSI numéro 2 !
IoT acte 2
Il est temps que les entreprises qui pratiquent l’Internet des Objets se posent la question. Après la médiatisation et les effets d’annonces, les premiers projets (dont la plupart sont encore dans les cartons !) et les premiers PoC (Proof of Concept), et avec l’arrivée proche à maturité des premières plateformes - au point que les porteurs de projets doivent s’engager sur des choix technologiques (par exemple, pour la plateforme, faut-il choisir Sigfox, Z-Wave, ZigBee, ou Powerline, ou… ?) -, l’heure est venue de passer à l’acte.
Le second acte de l’IoT est engagé. Sur un plan stratégique, une réflexion sur le modèle DevOps s’impose que nous puissions nommer 'ITprodIoT', pour réunir deux mondes qui s’opposent, la production (ingénieurs et usine) et les IT. En la matière, les entreprises souffrent de nombreuses lacunes tant culturelles que technologiques, c’est pourquoi un consensus sur l’ITprodIoT est nécessaire.
Un responsable pour la donnée IoT
Le parcours des premières solutions IoT mises en place est parsemé d’incroyables volumes de données. Un camion équipé de 30 à 100 capteurs génère à lui seul des tera-octets (To) de données. Un bracelet sur le poignet d’un patient atteint de la maladie de Parkinson est l’objet de 300 lectures par seconde, ce qui se traduit par 1 Go de données collectées par jour.
C’est une évidence, la donnée est l’une des principales composantes de l’IoT. Dans ces conditions, s’il faut nommer un responsable, il devrait logiquement être le DSI ou le CDO (Chief Data Officer). Les objets connectés vont générer d’énormes flux de données qui vont atterrir dans les datacenters. Mais dans le même temps, l’IoT impacte la production, l’ingénierie, les réseaux. Le DSI raisonnera cloud, alors que l’IoT va pousser cloud et Edge, ce dernier selon Intel traitera 40 % des workloads.
Créer un écosystème du consulting
Les acteurs fournisseurs de l’IoT et de ses infrastructures s’activent. Chacun y va de son groupe d’experts, et de sa définition des processus IoT, du développement des applications à la fabrication, de la finance à la logistique, de la sécurité – qui demeure le parent pauvre des projets – à la commercialisation.
Il manque cependant à ce marché une couche intermédiaire, celle des consultants. Elle est très certainement le fruit d’un manque flagrant d’expérience et de compétences, mais elle ne saurait tarder à émerger.
Mais avant de s’inquiéter de la nomination d’un responsable de l’IoT, qui soit une extension d’un poste existant ou qu’il entraîne la création d’un poste de CIOTO, l’entreprise devra commencer par répondre à deux questions qui vont certainement orienter ses choix : où trouver l’argent pour acquérir les compétences et les outils, les plateformes et les réseaux, et produire les objets connectés ? Et comment sécuriser un univers connecté qui échappe en grande partie à la périphérie de la DSI ?
Et pendant ce temps, nous attendrons les nominations des premiers CIOTO…