Chargée de faire tourner le SI et soutenir les télétravailleurs, la DSI sait mieux que les autres directions, relativement à son métier, ce qui doit être fait maintenant et ce qui l’attend après la crise. L’expérience de précédentes crises l’y aide beaucoup.

Le cabinet McKinsey a eu l’excellente idée d’organiser une série de webinaires pour savoir ce qui préoccupe les DSI pendant la crise du Covid-19 et après celle-ci. Environ 300 DSI et leaders technologiques ont été auditionnés pour parler de leur vision de ce qu’ils font actuellement et de l’avenir post-crise. Les chiffres cités ont été bouclés le 26 mars dernier, en pleine crise donc.

Alors que toutes les autres directions (stratégie, marketing, commerciale, achats…) naviguent dans le brouillard pour cause d’incertitudes sur l’avenir, la DSI maintient le cap. Placée au centre des besoins et malgré le confinement, elle doit continuer à faire fonctionner le SI pour les télétravailleurs, leur fournir les outils nécessaires à la continuité de l’activité, et en même temps poursuivre la fourniture des solutions numériques permettant à l’entreprise de continuer à commercialiser ses produits et services à distance. Les DSI et leurs staffs sont comme les machinistes dans la salle des machines d’un bateau : ils continuent à faire avancer le vaisseau, même si le capitaine et son timonier ne savent pas où ils vont.

Fournir les outils de la continuité coûte que coûte

Le premier des constats exprimés par les DSI est le taux record d’adoption de nouvelles technologies, telles que les outils de connectivité, et, plus généralement, celles destinées à soutenir l’organisation en ces temps difficiles. Chargés de fournir les outils de la continuité, ils s’estiment en première ligne dans l’adoption des nouveaux modes de travail, de télétravail plus précisément.

Il n’est pas surprenant que les DSI se concentrent essentiellement sur des solutions immédiates pour soutenir leur personnel et l’entreprise. Après la préoccupation sur la santé de leurs collègues (27 %), ils sont 15 % à s’estimer en charge d’encourager l’adoption de nouvelles méthodes de travail, contre 14 % citant l’impératif d’une communication cohérente, confiante et fiable, et 14 % citant le besoin d’aller au-delà de la technologie pour faire fonctionner le télétravail. Curieusement, ils ne sont que 12 % à citer la sécurité comme préoccupation.

Quant à l’avenir, ils semblent avoir déjà anticipé ce qui les attend après la crise. Ils évaluent d’ores et déjà l’impact potentiel du ralentissement économique sur leurs budgets. Nombre d’entre eux anticipent ce qui va leur être demandé et commencent à repenser leurs budgets afin de donner la priorité aux initiatives qui génèrent des économies et des liquidités.

Participer à l’effort d’après « guerre »

Ils restent toutefois concentrés sur les besoins à long terme de l’entreprise en gardant le cap sur des priorités importantes, telles que la transformation numérique et technologique, la migration vers le cloud et l’adoption de méthodes et technologies agiles. L’expérience des crises passées leur a appris que les entreprises qui investissent pendant et après la crise sont celles qui ont le plus de chance de s’en sortir.

Ils sont 16 % à vouloir maintenir le cap sur les priorités clés et 13 % à déclarer vouloir comprendre les implications de la nouvelle normalité. Enfin, ils sont 12 % à vouloir rester concentrés sur les clients. « D’après notre expérience, les meilleurs DSI surveillent également de près ce qui génère de la valeur pour l’entreprise et réfléchissent à la manière d’investir dans ces initiatives afin que l’entreprise puisse à la fois surmonter la récession et s’en sortir en position de force », conclut le rapport.