Avec la pénurie actuelle de talents informatiques couplée à la forte demande en transformation digitale, de plus en plus d’entreprises franchissent le pas du développement Low-code. Selon Gartner, d’ici à 2025, les technologies Low-code/No Code serviront à créer 70 % des applications. Pour comprendre cette dynamique, faisons le point sur les trois facteurs qui vont accélérer l’émergence du Low-code dans les années à venir.
L’expansion de l’IA dans la production applicative
L'avènement des IA génératives de type ChatGPT, CoPilot par Microsoft, etc. rebat les cartes dans le développement d’applications et de solutions. Après tout, apprendre à faire des prompts détaillés, performants, c’est déjà un premier pas vers le Low-code : on formule une demande et la machine propose une solution - plutôt que de faire tout soi-même, ligne par ligne.Les IA génératives vont bouleverser les modèles de conception des applications et des services. Tout d’abord, tous les utilisateurs pourront disposer de systèmes Low-code bien plus élaborés. L’IA générative leur fournira de nouveaux outils pour le développement Low-code, comme les requêtes en langage naturel : "crée-moi un site internet, une landing page de tel produit avec un formulaire de contact, met à jour la base de données si telles conditions sont remplies…". Ceci diminuera les temps de développement et permettra même aux utilisateurs les moins expérimentés de pouvoir s’approprier la technologie.
Mais l’IA accompagnera aussi les développeurs les plus expérimentés sur des projets de grande envergure et qui ont besoin de gagner du temps avec des raccourcis sur des requêtes courantes. Les lignes de codes pourront également être corrigées en temps réel par l’IA générative ou améliorée. De quoi faire gagner un temps précieux à tous les collaborateurs.
L'explosion du nombre d'applications et des données à contrôler
D’ici la fin de l’année 2023, ce sont plus de 500 millions d'applications et de services numériques qui seront développés, en partie grâce à la facilité apportée par la technologie Low-code. C’est plus que ce qui a été produit durant les six dernières années ! Cette croissance va générer davantage de données. Il va falloir de fait, dans un même temps, garantir la sécurité des échanges, contrôler les accès, déployer la gouvernance de données sans gêner le développement de nouvelles applications par les citizen developers. Les entreprises vont donc devoir s’outiller et se faire accompagner au même titre que durant la pandémie. Le Low-code facilitera le développement d’outils visant à garder un environnement numérique productif, sain et sécurisé.Des besoins de traitement de données automatisés de plus en plus importants
Avec le manque criant de data scientists, la maîtrise des données et leur valorisation deviennent un enjeu crucial pour les prochaines années. Le Low-code est en soit une véritable opportunité pour créer des processus d’automatisation de la collecte, d'analyse et de croisement de données, qui permettent une prise de décision éclairée par des experts métier, sans recourir à des spécialistes “data”. La technologie Low-code décloisonne les silos d’informations et dans le même temps traite les data en temps réel. Cette automatisation, facilitée par le Low-code, compensera la pénurie de profils, mais aussi diminuera les coûts. Gartner prévoit qu’en 2024, l’hyper-automatisation permettra aux organisations de réduire leurs coûts opérationnels de 30 %.Avec la situation économique actuelle et la pénurie de compétences, les entreprises devront s'orienter vers des outils Low-code pour maintenir leur capacité de prise de décisions stratégiques et de développement. Un des enjeux principaux réside dans l'accompagnement, la formation des “makers” qui développeront des applications, des automatisations Low-code. Les DSI devront eux aussi être consultés et impliqués, afin d’éviter toutes failles de sécurité et garantir le respect des politiques en matière de gouvernance et de protection des données.
Par Jeff Angama, ingénieur solution et spécialiste du Low-code chez AvePoint France