L’Intelligence Artificielle, dont les approches sont multiples, suscite aujourd’hui autant l’optimisme que le rejet. Que l’on se situe du côté de ses détracteurs ou de ses adeptes, elle bouleverse notre quotidien. Des transports à l’industrie, en passant par le secteur financier, la médecine ou même l’art, elle bouleverse tous les pans de notre société. Si des auteurs de  science fiction ou des entrepreneurs visionnaires l’associent volontiers à des univers futuristes dans lesquels les voyages interstellaires ou la justice prédictive - à la Minority report - sont légion , sur le terrain, l’IA est  beaucoup plus pragmatique. Pour contribuer au renforcement de l’efficience des entreprises, elle est indissociable d’une puissante infrastructure IT et ne peut se faire sans régulation et sans approche éthique. Car il est vrai que l’IA peut aussi menacer la sécurité et la confidentialité des données… Il est temps de démêler le vrai du faux de cet enjeu crucial pour les organisations.

Au service des entreprises

De plus en plus intégrée aux applications métiers - Relation client (CRM), progiciels (ERP), processus métier -, l’intelligence artificielles’inscrit désormais dans quasiment toutes les plateformes logicielles connectées aux activités quotidiennes des entreprises, effectuées ou non en présentiel.

Selon Statistica, les ventes mondiales liées aux  applications corporate de l’IA représenteront l’équivalent de 31,2 trillions de dollars US en 2025. Compte tenu de la diversité des usages de l’IA et de l’écho médiatique qui l’accompagne, les entreprises doivent être guidées pour dépasser les freins actuels à sa diffusion, en France comme en Europe.

Qu’il s’agisse d’automatiser l’intégralité d’un inventaire au sein d’entrepôts de grande taille à l’aide de drones et de caméras ou de confier à un ordinateur la réalisation de contrôles qualité pour la production, une automatisation intelligente peut rendre des services concrets aux entreprises.  Le jeu semble donc en valoir la chandelle tant ses avantages sont nombreux :  économies d’échelle, gains de productivité, capacité d’innovation renforcée et  risque d’erreurs amoindri.

Sachant que le cabinet d'analyse Gartner prévoit que les déploiements de projets d’IA en entreprise devraient s’accélérer de façon significative, faciliter la prise de décision des décideurs est capitale pour qu’ils investissent dans le développement des infrastructures nécessaires.

Sans Cloud, pas d'analyse prédictive ni d'intelligence artificielle

Comme pour toute technologie,  certaines idées reçues viennent brouiller notre vision de l’IA : trop coûteux, trop complexe, trop incertain. En pratique, cette dernière repose sur deux  piliers indissociables que sont la data et l’apprentissage qui permettent conjointement de créer un écosystème de confiance.

Construire une proposition de valeur efficace implique également de prendre en compte que toutes les technologies de processeurs (CPU, GPU etc..) ne sont pas adaptées à toutes les applications d'IA.  Si le PaaS  (Plateforme as a Service) est un modèle assez communément adopté pour accélérer le « go to market » des projets, il est essentiel de s’assurer que l’infrastructure autorise l’exploitation de données sensibles. Les points à valider vont alors être la localisation des serveurs, leur sécurisation et l’assurance d’une conformité RGPD. Ici, le Cloud computing est un allié de taille pour démocratiser l’IA.

Dans tous les cas, quel que soit le modèle retenu, il est fondamental d’éviter le verrouillage technologique (« vendor locking) et de favoriser l’interopérabilité et l’explicabilité des algorithmes pour bénéficier en continu des technologies de pointe. Créer les conditions d'un écosystème compétitif et travaillant en bonne intelligence collective nécessite de s’appuyer sur des technologies ouvertes et sécurisées tournées vers les besoins évolutifs des métiers. Un constat qui invite à repenser l’organisation interne et externe des entreprises pour éviter de fonctionner en vase clos et s’inscrire plutôt dans une perspective de collaboration transparente.

Par Christophe Boitiaux , Directeur Marketing et Communication chez T-Systems