Fin des licences perpétuelles au profit de la souscription par abonnement, la modification du mode de calcul du nombre de licences ou encore, l’obligation de se tourner vers un package complet de services. Le rachat par Broadcom a fait exploser les coûts de la pile de services de VMware, leader incontesté de la virtualisation.
L’argument de facilitation de la gestion financière par les entreprises, avancé par Broadcom, ne convainc pas les acteurs, c’est le moins qu’on puisse dire. Des poids lourds du secteur IT comme Orange ou Thalès ont même fait appel juridiquement de cette rupture commerciale majeure.
Du côté des DSI, de nombreuses équipes souhaitent migrer vers d’autres solutions sur le cloud privé tels Hyper-V de Microsoft ou via l’open source sur une base Kernel-based Virtual Machine (KVM) comme Proxmox, Nutanix, RedHat et autres. Les géants du cloud public et hybride, AWS, GCP, Microsoft, font évoluer leurs solutions de virtualisation tel Amazon avec Elastic VMware Service (EVS).
L’enquête Enix, acteur de solutions à base de conteneurs, dresse un état des lieux édifiant des impacts importants du rachat de VMware sur la DSI en France. Premier constat, il semble que plus de la moitié des organisations (58 %) n’ont pas encore évalué précisément les conséquences tarifaires ni les impacts indirects. Le graphique ci-dessous montre plus concrètement l’état des évaluations sur l’augmentation des factures, les grandes organisations étant plus avancées que les PME et ETI.
Trois autres principaux enseignements se dégagent de l’étude d’Enix
D’une part, sur la question faut-il rester ou sortir de VMware, une majorité des entreprises ont déjà pris la décision de rester pour 61 % des répondants, mais près d’un tiers,soit 28 %, veulent s’en affranchir intégralement et 11 % partiellement.
D’autre part, il n'apparait pas de mutation massive vers le cloud public, seuls 13 % des interrogés l’ont fait. En revanche, une majorité des DSI (59 %) privilégient plutôt une transposition de leurs usages actuels vers une technologie similaire à VMware. La ventilation des résultats montre que 34 % du panel ont une approche propriétaire et un quart une approche open source. Dans ce dernier cas, il faut prévoir du temps et disposer de personnel compétent pour adapter les solutions open source aux besoins spécifiques de chaque organisation. Cela représente des coûts annexes non négligeables.
En troisième lieu, les critères de choix des solutions de remplacement placent la robustesse et la performance (60 %) de la solution en tête de liste. Assez loin devant le prix (47 %) et la simplicité d’utilisation (30 %).
De nombreux arbitrages devront être effectués sur le type d’hébergement cloud. Les besoins fonctionnels tels que le stockage ou le réseau comportent quelques limitations ou impasses. Sera-t-il pertinent de conteneuriser les applications et de migrer
vers Kubernetes ? Ou encore, quels services devront être externalisés
ou rapatriés en interne ?
Dans le graphique, la migration propriétaire tiendrait la corde avec 34 % des répondants, alors que le recours à la solution conteneurs avec Kubernetes ne concerne
que 9 % des réponses.