Le baromètre d’EY sur les entreprises ETI en France donne une image contrastée des évolutions en 2024 dans leur transformation environnementale et numérique. Quant à la cybersécurité, elle reste prioritaire pour les dirigeants.

Selon que l’on voit le verre à moitié vide ou à moitié plein, le bilan des transformations en cours dans les ETI apparaît mitigé ou optimiste. C’est cette dernière vision qui a été choisie pour le baromètre «Future Ready » de la transformation des ETI, réalisé par OpinionWay et analysé par EY. Le volet environnemental montre que 86 % des dirigeants considéraient la transition écologique comme prioritaire. Côté investissements, la réduction ou la décarbonation de la consommation d’énergie sont essentiels pour 51 % du panel interrogé.

La gestion des co-produits et des déchets est importante pour 53 % des répondants. Quant à la réduction des émissions de gaz à effet de serre hors consommation d’énergie, elle est prioritaire pour 48 % des répondants. Le dernier bilan carbone a été réalisé il y a moins d’un an pour 48 % des sondés et seuls 13 % n’en ont jamais réalisé. Les obligations de conformité ont un fort impact sur le modèle d’affaire (31 % des réponses) et le modèle d’organisation (21 % des réponses). Cela montre que la prise de conscience environnementale s’effectue surtout sous la pression des obligations de conformité.

La cybersécurité en tête des investissements

Face aux groupes de pirates qui ne désarment pas et font évoluer la nature des menaces, les dirigeants d’ETI placent ce poste largement en tête des dépenses IT.



Le graphique ci-dessus montre très clairement la priorité accordée à la sécurité avec
trois-quarts des réponses en ce sens.

Les ETI en France intensifient leur transformation numérique et font porter leurs efforts sur des axes stratégiques tels que la dématérialisation des processus, le marketing numérique et la cybersécurité. Ces évolutions de la transformation numérique sont le fait de la direction générale (69 % des répondants) et la DSI (19 %). Selon le Baromètre, il apparaît que 48 % des dirigeants seraient prêts à augmenter leurs investissements IT et 64 % disent reprendre directement la main sur ces opérations.

Les besoins du client sont, en partie, pris en compte par près de la moitié des ETI (48 %) qui s’appuient sur la connaissance client pour personnaliser et faire évoluer les offres et produits des organisations. Cependant, un tiers des répondants disent, sans surprise, qu’ils ne tiennent pas compte des désidératas de leurs clients.

L’IA est toujours en phase d’évaluation

Côté IA, 83 % des dirigeants estiment que leur entreprise maîtrise la collecte et le tri des données. Un résultat plutôt surprenant alors que de nombreuses enquêtes montrent que la faible valeur ajoutée de l’IA est limitée par une infrastructure de données obsolète pour alimenter les outils d’IA.

Le point saillant du baromètre d’EY reste que l’intelligence artificielle est actuellement perçue principalement comme un outil d’optimisation par 58 % des dirigeants. À savoir une aide pour les métiers et leurs équipes plutôt qu’une rupture technologique

L’IA commence ainsi à être intégrée dans le marketing (35 %), les opérations (28 %), et la R&D (27 %), mais son retour sur investissement est toujours en attente.

La conclusion du baromètre d'EY est explicite sur l’évaluation des outils d’intelligence artificielle ou d’IA générative : « Les ETI sont en phase d'expérimentation, cherchant à déterminer comment cette technologie peut s'appliquer à leur stratégie à long terme. »