Une brique de plus dans l’édifice européen de la souveraineté numérique. En lançant une alternative souveraine aux services de partage de fichiers comme WeTransfer, l’éditeur hexagonal NetExplorer s’inscrit dans une dynamique plus large de régionalisation des outils numériques en Europe.

À mesure que les tensions géopolitiques redessinent les chaînes de valeur et que les États réaffirment leur souveraineté dans les domaines stratégiques, le numérique devient un terrain d’affrontement décisif. Un contexte dans lequel la multiplication d’offres souveraines européennes ne relève plus d’une simple posture symbolique mais d’une logique structurelle, incarnée aujourd’hui par NetExplorer Share. Cette solution, développée par l’éditeur français NetExplorer, entend combler une faille critique dans les dispositifs de cybersécurité des organisations : le partage de fichiers volumineux avec l’extérieur.

Si les outils comme WeTransfer, Smash ou Dropbox sont largement adoptés pour leur simplicité d’usage, ils laissent les entreprises démunies en matière de traçabilité, de conformité et de contrôle. C’est précisément ce que vise à corriger NetExplorer Share, une solution hébergée en France, certifiée ISO 27001, ISO 9001, et HDS, et testée par plus de 160 structures publiques et privées, dont Vinci Energies, BPI France et le centre hospitalier de Clermont-Ferrand.

Une réponse souveraine à un usage banalisé, mais vulnérable

« Nous avons voulu une solution aussi simple que WeTransfer, mais conforme aux exigences des DSI », souligne Bertrand Servary, dirigeant de NetExplorer. NetExplorer s’inscrit pleinement dans cette dynamique en hébergeant l’ensemble de ses services exclusivement en France, sur ses propres infrastructures redondées entre deux centres de données situés en région parisienne, opérés par Equinix et Zayo, et certifiés
Tier 3+ et Tier 4.

Accessible sans compte pour le destinataire, NetExplorer Share permet de tracer chaque consultation ou téléchargement, avec une console de supervision dédiée aux directions informatiques. Liens de partage personnalisables, authentification forte, suppression à distance, contrôle des droits : la solution vise un équilibre entre fluidité d’usage
et sécurité renforcée.

Une alternative pour les acteurs publics et les secteurs critiques

Le positionnement de NetExplorer Share répond aux besoins de secteurs confrontés à des obligations réglementaires strictes et à une criticité élevée des échanges : santé, collectivités locales, industrie, recherche… Le service permet notamment de collecter des fichiers en toute sécurité via des liens de dépôt sans exposer l’infrastructure informatique interne. Côté destinataire, l’absence d’inscription couplée à des connecteurs Outlook et Google facilite l’adoption sans friction, un levier essentiel dans les organisations complexes.

Contrairement aux services grand public, NetExplorer Share propose une personnalisation de l’interface aux couleurs de l’organisation utilisatrice, tout en intégrant une démarche écoresponsable. En limitant le stockage redondant des pièces jointes dans les messageries, la solution contribue à réduire l’empreinte carbone du numérique. Ce positionnement est cohérent avec la labellisation « Numérique Responsable » de l’éditeur.

Vers une densification de l’écosystème numérique souverain

Le lancement de NetExplorer Share fait partie de la vague de reconfiguration souveraine plus large du marché européen des services numériques, à l’intersection de la demande croissante en souveraineté, de la pression réglementaire et des préoccupations environnementales. La montée en puissance d’acteurs régionaux, capables de fournir des services alternatifs aux géants américains tout en garantissant une conformité au RGPD, un hébergement local et un pilotage granulaire, redéfinit les critères de choix des DSI. Dans ce paysage, NetExplorer se positionne comme un acteur indépendant, proposant un contrôle de bout en bout, de l’hébergement au support, sur des infrastructures situées en France, hors de portée du Cloud Act américain.

Avec cette brique supplémentaire, l’éditeur renforce un écosystème européen en voie de structuration qui compte désormais des alternatives crédibles dans les domaines du stockage, de la messagerie, de la bureautique, ou encore de la gestion documentaire. La cohérence de l’offre, son modèle économique souple basé sur le licensing flottant (paiement à l’usage), ainsi que sa compatibilité avec les contraintes règlementaires, en font une réponse pragmatique à une attente désormais partagée par un nombre croissant d’organisations.

En toile de fond, c’est bien la régionalisation des services numériques qui se dessine : face à la domination extraterritoriale des géants du cloud et aux risques systémiques associés, les entreprises européennes explorent des trajectoires de résilience. Ce mouvement n’est pas isolé. La Chine, par exemple, a développé ces dernières années un écosystème numérique entièrement intégré – du matériel aux services – et a récemment officialisé l’abandon progressif de Windows au profit de son propre système Harmony OS dans les administrations.

Ce type de réorientation stratégique confirme que la maîtrise des outils numériques devient un levier de souveraineté technologique et économique. Le lancement de NetExplorer Share illustre ainsi une volonté concrète, en Europe, de reprendre le contrôle sur des fonctions longtemps considérées comme secondaires, mais devenues critiques dans la sécurisation des flux numériques sensibles.