Les grandes entreprises sont déjà soumises aux exigences de conformité de l’application de la CSRD. Les ETI devront être conformes au 1ᵉʳ janvier 2025.
Quant aux PME, l’échéance de conformité du 1ᵉʳ janvier 2026 se rapproche. Epsa publie un rapport qui situe les enjeux pour la fonction achats.

L’obligation de s’aligner sur la directive européenne CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive (CSRD) et autres textes législatifs concernant la responsabilité sociale des entreprises (RSE) ne peut pas être négligée par les organisations de travail. À défaut, le paiement de la facture de la non-conformité ne sera pas indolore. En clair, la CSRD est le reporting extra-financier que doivent présenter les entreprises après avoir collecté pas moins 1200 critères. Une tache de Sisyphe.

La fonction achat est un métier clé pour répondre aux enjeux légaux. EPSA, acteur européen du conseil, a publié son étude Procurement Trends 2024 qui porte sur une centaine de responsables achats. Les résultats donnent un état des lieux de la mise en conformité des intéressés. Ainsi, près d’un tiers (31 %) affirment avoir mis en place un dispositif d’accompagnement des fournisseurs. Sans surprise, c’est surtout sur le scope
3 RSE qu’ils concentrent leurs efforts. Pour rappel, cet item RSE regroupe les émissions de gaz à effet de serre liées à d'autres étapes du cycle de vie du produit (approvisionnement, transport, utilisation, fin de vie…). En dépit des obstacles, notamment pour les petites et moyennes entreprises, les répondants sont 62 % à avoir déjà mené des initiatives RSE.

Christophe Roth, auteur de l’étude, définit une partie des objectifs RSE : « De nouveaux critères comme la création d’emplois, […] la circularité sont aujourd’hui à prendre en compte et à évaluer. Il faut à présent, en tandem entre les Directions Achats et les fournisseurs, sortir de la prédominance du facteur coût. »

Des outils et des méthodes à mettre en place pour réaliser les reporting

La CSRD qui oblige la DSI à mettre en place de nouveaux processus de collecte des données (droit social, anti-corruption, émissions de GES, etc.). Outre le métier achat, les Daf (directeur administratif et financier) sont aussi concernés par le reporting sur les données sociales. Les entreprises qui disposent d’un ERP peuvent faire appel aux fonctions et api spécialisées de ces logiciels. Il existe aussi des logiciels exclusivement dans la collecte et le reporting des données ESG.

Le Medef a récemment publié un comparatif de six applications à l’usage des ETI, Apiday, Fingreen, AI Fletchr, Greenomy, Greenscope, IBM Envizi. À noter, aucun d’entre n’inclut la totalité des critères requis pour le CSRD mais ils défrichent le terrain pour les auteurs des rapports CSRD. Ces derniers doivent intégrer, par exemple, des indicateurs en environnement tels que le bilan carbone, la consommation d’énergie et mix énergétique, les émissions de polluants, consommation d’eau, production de déchets, etc. Côté social, il s’agit notamment des informations sur la responsabilité sociale ou le respect de la diversité au sein des conseils d'administration.

Le recours à l’IA est plutôt marginal lors de la rédaction des rapports CSRD. Elle est utilisée pour identifier, collecter et consolider les données au sein du SI. Elle permet aussi d’analyser les tendances des données ESG. Les capacités des IA génératives sont mises à profit pour assister les rédacteurs des rapports. Bien entendu, tous ces outils ne sont efficaces qu’avec une véritable compréhension des enjeux du reporting RSE, une formation et une expertise adéquates.