Un rapport de Capgemini, qui porte sur 2500 décideurs et chefs d'entreprise à l’international, dresse un portrait mitigé du climat de confiance des dirigeants, reflet du contexte économique incertain pour 2025. Ainsi, 62 % des dirigeants de grandes entreprises seraient optimistes pour 2025, contre 56 % en 2024 et 42 % en 2023. Mais cet engouement est tempéré par le fait que 56 % des organisations au niveau mondial donneront la priorité à la réduction des coûts cette année.
Le graphique indique les intentions d’investissement IT des chefs d’entreprise en 2025.
En France, la proportion de ceux qui souhaitent augmenter le budget IT par rapport aux
États-Unis est similaire (54 % contre 53 % des intentions). Noter qu’en Allemagne, première puissance de l’UE, 29 % des dirigeants n’augmenteront pas leur budget.
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Les grandes entreprises américaines dont le chiffre d'affaires annuel est supérieur
à 1 Milliard de dollars investissent en moyenne 1,45 % de leur chiffre d'affaires dans la technologie et l'informatique. En Europe, cette part est 10 % plus faible, soit une moyenne de 1,29 % du chiffre d'affaires.
Les investissements dans la supply chain prennent en compte le risque géopolitique
Un nombre accru de grandes entreprises prévoient de réduire les risques liés aux chaînes d'approvisionnement. Finies les délocalisations en fonction du seul critère économique (coût de fabrication, main d'œuvre, etc.), désormais les entreprises prennent en compte d'autres critères en excluant des pays hostiles ou gros concurrents tels la Russie ou la Chine. Le graphique qui suit indique l’augmentation moyenne attendue en 2024 et 2025 parmi les grandes organisations qui prévoient d'augmenter leurs investissements dans la chaîne d'approvisionnement (supply chain).
Des investissements massifs dans l’IA
L'IA et l'IA générative (IAGen) se classent comme des priorités absolues pour les investisseurs malgré les incertitudes sur ces technologies, mais surtout, leur ROI (retour sur investissement) n’est pas démontré à ce jour. L'augmentation des investissements technologiques américains continue d'entraver la compétitivité de l'Europe.Le graphique ci-dessous indique les priorités sur les investissements pour 2025.
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L’Union européenne entend mobiliser 200 milliards d'euros, dont 150 milliards venant de grands groupes, pour des investissements dans l'intelligence artificielle en Europe. Quant à la France, elle souhaite investir 109 milliards dans les années à venir dans l’IA. L’irruption du chinois DeepSeek met un coup de pied dans la fourmilière des IAGen ce qui complexifie singulièrement un domaine en pleine évolution.
Le manque de données qualifiées pour alimenter les LLM, la mauvaise gouvernance des données et la pénurie de compétences dans le domaine de l’IA générative sont des freins qu’il faudrait intégrer lors des investissements. Des préoccupations essentielles qui semblent éloignées des critères de choix des investisseurs.