Développée par Nvidia, Cuda-Q est une plateforme open source conçue pour permettre aux développeurs de créer des programmes exploitant de manière coordonnée les architectures informatiques conventionnelles et quantiques. En pratique, elle propose un environnement unifié de développement en Python et C++, permettant de concevoir, de simuler et d’exécuter des applications hybrides dans lesquelles les algorithmes quantiques sont intégrés dans des flux de calcul conventionnels. Pour les entreprises, l’enjeu est essentiel : elles peuvent commencer à exploiter la puissance du quantique dans un cadre technologique familier, tout en anticipant les évolutions des infrastructures HPC.
Un modèle de programmation unifié
Grâce à cette collaboration, les clients de Pasqal peuvent connecter leurs ordinateurs quantiques à atomes neutres directement à Cuda-Q, à travers le cloud. Cette interopérabilité permet d’exploiter les QPU de Pasqal comme des composants au sein d’architectures hybrides, en synergie avec les CPU et GPU traditionnels. Pasqal complète ainsi son propre environnement de programmation Pulser, une bibliothèque open source qui permet de programmer les expériences analogiques sur ses machines, avec les capacités de Cuda-Q.Alors que Pulser intègre un accès bas niveau et flexible aux paramètres physiques des dispositifs à atomes neutres (puissance des lasers, séquences d’impulsions…), Cuda-Q propose une couche plus accessible, centrée sur les besoins des développeurs HPC, avec des interfaces Python et C++ intégrées à des outils de simulation. Cette double approche favorise la création de programmes hybrides et accélère l’exploration de nouveaux cas d’usage — qu’il s’agisse d’optimisation, de simulation moléculaire ou de machine
learning quantique.
Amener le calcul quantique à la communauté HPC
En intégrant Cuda-Q, Pasqal rend ses processeurs quantiques accessibles aux utilisateurs des grandes plateformes de calcul. Cet élargissement des cas d’usage permet de simplifier l’intégration de l’informatique quantique dans les milieux industriels et académiques.L’initiative s’inscrit dans une stratégie de convergence des architectures, devenue incontournable dans un contexte où les performances des systèmes hybrides dépassent de plus en plus les capacités des architectures classiques isolées. Selon IDC, plus de 70 % des grandes entreprises technologiques et des laboratoires de recherche prévoient d’expérimenter des charges de travail hybrides intégrant des QPU d’ici 2027.
Un acteur français en quête de mondialisation
Fondée en 2019 par Georges-Olivier Reymond et issue des travaux du physicien Alain Aspect — prix Nobel de physique 2022 —, Pasqal développe une technologie de calcul quantique fondée sur la manipulation d’atomes neutres piégés par laser, une alternative aux approches supraconductrices, photoniques, ou à ions piégés.L’entreprise, qui compte parmi les leaders européens du secteur, a levé plus de 100 millions d’euros depuis sa création. Elle opère déjà des systèmes quantiques accessibles via le cloud et collabore avec des partenaires industriels et académiques dans les domaines de l’énergie, de la finance, de la chimie ou encore de la logistique.
Membre du programme Inception de Nvidia dédié aux start-up technologiques, Pasqal poursuit ainsi sa stratégie de développement vers des environnements hybrides ouverts, interopérables et orientés vers les cas d’usage tangibles. Le tout, dans une logique de souveraineté technologique et de compétitivité industrielle.