En neuf éditions, VivaTech s’est hissé au rang de hub européen majeur pour l’innovation numérique en entreprise : un salon pensé par et pour les décideurs, où les jeunes pousses rencontrent les grands groupes et où les deals se concluent en direct. L’édition 2025, qui vient de refermer ses portes à la Porte de Versailles, en apporte une nouvelle démonstration avec un record de 180 000 visiteurs, la présence de 14 000 jeunes pousses issues de 171 nationalités et, surtout, une dynamique résolument axée sur le BtoB.
VivaTech consacre trois journées exclusivement aux professionnels avant d’ouvrir au grand public ; une architecture qui favorise la mise en relation entre porteurs de solutions et directions métiers. L’effet marché est mesurable : la plateforme officielle de « matchmaking » revendique 640 000 connexions d’affaires sur quatre jours, soit une progression de près de 60 % en un an. De la place du R&D partenarial sur l’« AI Avenue » à la zone « Impact Bridge » dédiée aux technologies responsables, tout le parcours était scénarisé pour accélérer les rendez-vous entre acheteurs, investisseurs et fournisseurs d’innovation.
La fréquentation enregistre une hausse de 9 % par rapport à 2024, année qui avait déjà rassemblé plus de 165 000 participants et 13 500 jeunes pousses. L’augmentation de 500 exposants d’une édition à l’autre confirme la capacité du salon à élargir son spectre sectoriel sans perdre son ADN business-first.
Au-delà de la simple exposition de solutions ...
Sur le terrain, cette orientation B2B se traduit par des co-présences systématiques, bien souvent au-delà de la seule démonstration technologique : les bancs d’essai de LVMH hébergeaient des solutions d’authentification par chaîne de blocs (blockchain) développées par de microstructures ; Orange testait in situ des démonstrateurs de 5G privée ; BNP Paribas multipliait les sessions de speed-dating autour du financement des entreprises émergentes. Parmi les annonces phares, la création de « Mistral Compute » – une infrastructure d’intelligence artificielle souveraine portée par Mistral AI et Nvidia – illustre la capacité du salon à catalyser des partenariats asymétriques tout en servant de vitrine à la souveraineté numérique européenne.
Par ailleurs, la dimension investissement n’est plus anecdotique : VivaTech 2025 a réuni 3 600 fonds et business angels, parmi lesquels Accel, KKR et Sequoia. Cette densité positionne Paris comme point de passage obligé pour le deal-flow continental, loin devant le CES de Las Vegas qui, malgré ses 142 000 visiteurs cette année, n’alignait qu’environ 1 400 jeunes pousses au sein d’Eureka Park.
... un salon connecteur-catalyseur d’écosystèmes
Pour Les Échos-Le Parisien et Publicis, co-organisateurs, la stratégie s’affine au fil du temps : faire de VivaTech le chaînon manquant entre les rendez-vous verticaux (Mobile World Congress pour les télécoms, Hannover Messe pour l’industrie 4.0) et les grands shows généralistes. Leur pari, gagnant à ce stade, consiste à privilégier l’innovation ouverte : 4 000 entreprises partenaires et plus de 300 lancements de produits ont été recensés cette année, créant un effet de réseau que la concurrence peine à répliquer.
Au-delà des chiffres bruts, VivaTech confirme ainsi son rôle de connecteur-catalyseur d’écosystèmes : d’un côté, il offre aux jeunes pousses un accès très convoité à des décideurs de rang Fortune 500 ; de l’autre, il permet aux grands groupes de sonder, en quelques heures, la vitalité technologique de dizaines de marchés verticaux. La perspective pour 2026, année du dixième anniversaire, sera d’étendre encore le périmètre géographique, tout en consolidant les parcours de co-innovation pour ne pas perdre son avantage compétitif dans l’animation du marché B2B.
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