Avec (ou malgré ?) son arsenal réglementaire destiné au renforcement de la protection des services cloud, la France se classe à la 5ème place du classement mondial des politiques liées à l’essor du Cloud Computing.

C’est toujours avec une certaine appréhension que l’on découvre une étude réalisée par une organisation dont la mission est de défendre les acteurs d’un secteur d’activité. Qu’elle a été l’indépendance des enquêteurs et des rapporteurs ? Comment les chiffres ont-ils été organisés et ne favorisent-ils pas les commanditaires ? Est-elle exploitable sans que l’on risque de tromper le lecteur ?

Lorsque le commanditaire s’appelle BSA | The Software Alliance, et qu’il représente « les intérêts de l’industrie logicielle auprès des autorités gouvernementales et des places de marché internationales », le doute est permis ! Pour autant, sa position internationale en fait un observateur de premier plan, à l’image de l’étude dont nous avons tiré les informations qui suivent.

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Une certaine vision du cloud

Le classement de cette étude repose principalement sur l’analyse de l’environnement règlementaire et des pratiques libérales de chaque pays applicables au cloud à partir de 7 critères :

  • Protection de la donnée
  • Sécurité
  • Cybercrime
  • Protection de la propriété intellectuelle
  • Support des standards de l’industrie
  • Promotion du libre échange
  • Support des IT et déploiement des réseaux

Ces données sont cumulées et aboutissent à une note. Plus la note est élevée, et plus la profession considère la réglementation et les pratiques des pays concernés comme favorables.

C’est ainsi que, profitant du bonus accordé aux économies libérales et à leur implication dans la définition des standards – réglementer, oui, mais pas trop, et imposer ses standards ! -, le Japon et les Etats-Unis sont en tête. Tandis qu’à l’inverse la Chine et le Vietnam se placent en queue, ce qui ne nous surprendra pas.

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Et la France ?

Si l’on peut critiquer les critères d’attribution des notes, l’avantage de ce classement mondial du cloud c’est qu’il permet de mesurer l’environnement des nuages et de les comparer d’un pays à l’autre. C’est ainsi que l’on découvre que le cloud français occupe la 5ème place du classement mondial des politiques liées à l’essor du Cloud Computing. Et que la BSA a détecté des progrès importants, en particulier en termes d’infrastructure, qui auraient été effectués aux cours des trois dernières années.

Voici les commentaires qui accompagnent l’étude de la BSA :

  • La France assure une protection renforcée des services Cloud, à travers une législation étendue contre la cybercriminalité, assortie d’une protection actualisée des droits d’auteur ;
  • Elle dispose également d’un dispositif juridique en matière de signature électronique et de e-commerce ;
  • Et de lois détaillées sur la protection de la vie privée, même si ces dernières prévoient des obligations d'enregistrement lourdes et couteuses, dont l’utilité reste à prouver ;

La France fait également partie des pays qui ont le plus progressé en termes d’infrastructures TIC. Le Plan “France Très Haut Débit” est une initiative sur 10 ans lancée en 2013, qui couvre un éventail d’infrastructures, de programmes construction et de technologies. L’objectif de ce plan est de couvrir 100% du territoire français, avec des vitesses de plus de 30 megabits par secondes (Mbps), d’ici 2022.

Et de conseiller : « La France devrait désormais porter une attention particulière à certaines politiques et tendances ayant un impact direct sur le cloud computing, telle que la libre circulation des données qui est essentielle à l’essor du cloud en France, afin de continuer sur cette lancée ».

Source : « Global Cloud Computing Scorecard » de BSA | The Software Alliance Image d’entête 91518181 @ iStock novielysa