Stimulée par les exigences règlementaires et l’attention de plus en plus pointilleuse des clients et des parties prenantes, la transformation numérique devient de plus en plus responsable. Toutefois, les entreprises sont confrontées à une difficulté majeure : comment et avec quels outils suivre, surveiller et communiquer les données relatives aux émissions.
Entre la migration des charges de travail dans le cloud, le renforcement de la posture de cybersécurité-résilience et les impératifs de durabilité et d’inclusivité, l’année 2023 risque d’être celle des chantiers structurants et intégrés pour les entreprises. Car il s’agit non seulement de déployer les bonnes technologies, mais en même temps d’engager l’entreprise dans une évolution vers le zéro émission, qui devrait structurer son image, sa communication et ses relations avec ses clients et ses fournisseurs dans la durée.
En 2023, les initiatives durables devraient conditionner la transformation numérique des entreprises en encourageant l’adoption de pratiques écologiquement responsables et en favorisant l’utilisation efficace des ressources. De fait, l’intégration de technologies transformatrices telles que l’intelligence artificielle, l’Internet des objets, la réalité virtuelle et augmentée, l’informatique dans le cloud, la blockchain et les réseaux radio privés sont de plus en plus conditionnés par le respect des impératifs de durabilité et de réduction de l’empreinte carbone.
L’objectif est de dépasser l’effet d’annonce ou écoblanchiment pour intégrer ces technologies dans une stratégie qui permet d’atteindre des objectifs opérationnels, commerciaux et durables, tangibles, donc mesurables. Selon la publication « Regards croisés » reposant sur des études de CIMT (Club des marketeurs in tech) et de PAC, le cabinet de conseil dans le domaine de la transformation numérique,
« les enjeux RSE sont au cœur des projets pour 85 % des DSI ».
Transformation numérique et transition écologique se confondent
Même si le marché est tiré par la modernisation de l’outil informatique et le développement de nouveaux services, ces efforts sont de plus en plus dominés par les préoccupations écologiques. Soumises à la pression des clients, des investisseurs et de leurs écosystèmes, les entreprises subissent en plus des objectifs gouvernementaux de plus en plus ambitieux pour lutter contre le changement climatique. Dans certains cas, ils exigent des entreprises qu’elles atteignent l’objectif zéro émission à une date fixée. En outre, les clients, les investisseurs et les autres parties prenantes attendent de plus en plus des entreprises qu’elles démontrent leur engagement en faveur du développement durable et présentent des bilans vérifiables.
C’est ce qui explique la multiplication des annonces d’atteinte de l’objectif zéro émission en 2030. Selon un rapport de PAC datant de fin 2021, 87 % des entreprises européennes prévoient de parvenir à des émissions nulles d'ici à 2030 ou avant, et 88 % des entreprises européennes s’attendent à ce que l’informatique, le Green IT, soit le moteur de la réduction des émissions de carbone.
Traiter les données relatives aux émissions reste un défi
Toutefois, l’un des principaux obstacles auxquels sont confrontées les entreprises qui cherchent à se décarboner est la difficulté de suivre, surveiller et communiquer les données relatives aux émissions. La plupart des entreprises utilisent actuellement soit un mélange d’efforts manuels et de multiples outils de suivi (46 %), soit un ensemble disparate d’outils technologiques (34 %). Le suivi des émissions est en grande partie un travail manuel pour plus d’un quart des entreprises de services financiers (27 %) et pour un cinquième des fabricants (20 %).
Même si cette transformation vertueuse peut nécessiter des investissements importants et des modifications dans les modèles d’affaires et les opérations, elle est de moins en moins contournable. Car la prise de conscience est généralisée. Les nouvelles générations comme les anciennes réclament des initiatives vertueuses, intégrées à la prise de décision, et démontrée par des indicateurs vérifiables. Ceci sans évoquer la réglementation qui devrait resserrer l'étau pour tenir les engagements de réduction de l'empreinte carbone. L'enjeu stratégique du fait de ses implications sur l’image et les affaires. Les entreprises devront donc évaluer soigneusement leurs options et élaborer une feuille de route claire pour atteindre le niveau zéro.
« Au-delà de ces sujets présents depuis quelques années déjà, PAC a noté la montée en puissance de quelques nouveaux thèmes. Les critères environnementaux gagnent en importance, notamment pour remporter des appels d’offres, mais encore peu de projets y sont consacrés même si nous observons clairement une dynamique positive : 85 % des DSI ont eu des projets IT qui viennent soutenir les enjeux de RSE métier de leur entreprise en 2022 ou prévoient d’en avoir en 2023 (IT for green) », affirme Vincent Malka directeur France de PAC.