La seconde édition du « Baromètre mondial de l’emploi en IA 2025 », menée par « PwC », analyse près d’un milliard d’offres d’emploi dans plus de 15 pays. Le rapport conclut que l’ » adoption croissante de l’IA » n’entraîne « ni destruction massive d’emplois », ni « baisse des salaires ».
Au contraire, l’IA favorise « une transformation qualitative de l’emploi », accompagnée d’une « hausse de la productivité », des « compétences » et des « rémunérations ».
La France se distingue particulièrement avec « 166 000 offres d’emploi liées à l’IA en 2024 », devenant « le premier pays européen » en la matière. Entre 2018 et 2024, les offres dans les métiers les plus exposés à l’IA ont été « multipliées par huit », preuve d’une forte accélération de la demande en compétences.
La « productivité du travail » a quadruplé dans les secteurs les plus exposés à l’IA (comme la finance ou le développement logiciel), passant de 7 % à 27 % en six ans. À l’inverse, les secteurs peu exposés (hôtellerie, industrie extractive) ont vu leur productivité stagner ou décliner.
La lecture du rapport nous précise que les métiers exposés à l’IA se divisent en deux catégories :
- « Automatisés » : l’IA exécute des tâches à la place des humains.
- « Augmentés » : l’IA renforce les capacités humaines.
Accélération des compétences
Les « secteurs exposés à l’IA enregistrent des hausses de salaires deux fois supérieures » aux autres secteurs. Les offres d’emploi liées à l’IA offrent « 56 % de salaire en plus en moyenne », contre 25 % en 2023.Le « niveau de qualification exigé » augmente également : en 2024, « 58 % des offres IA en France » requièrent un diplôme, contre 54 % en 2019. À l’inverse, cette exigence diminue dans les métiers moins exposés.
Le rapport souligne une « accélération forte de l’évolution des compétences » : +66 % dans les métiers exposés à l’IA (contre +25 % en 2023). En France, l’indice d’évolution des compétences dans ces métiers atteint 1,3, contre 1 pour les autres.
Même si la « valeur des diplômes diminue » à l’échelle mondiale (surtout dans les métiers automatisés), en France, la tendance est opposée, avec une « hausse de l’exigence diplômante » pour les métiers IA, notamment pour les emplois « augmentés ».
Enfin, le rapport alerte également sur de « possibles inégalités » : les femmes sont « surreprésentées dans les métiers exposés à l’IA », ce qui pourrait accentuer la pression sur leurs compétences.
Les experts PwC insistent : pour bénéficier pleinement du potentiel de l’IA, les entreprises doivent « investir dans la formation continue », dans une « culture technologique adaptée », et dans « l’accompagnement au changement ».