La fintech française confirme sa reprise amorcée en 2024 avec une hausse de
32 % des levées de fonds au premier semestre 2025, atteignant 827 millions d’euros.


L’Observatoire de la Fintech, en partenariat avec KPMG, Mastercard, eToro et plusieurs experts du secteur, a publié son étude semestrielle sur l’évolution de la fintech en France et dans le monde. Le premier semestre 2025 confirme la dynamique de reprise observée en 2024, avec une croissance marquée des levées de fonds et une structuration progressive de l’écosystème.

Avec 827 millions d’euros levés au premier semestre 2025, contre 627 millions un an plus tôt, les fintechs françaises enregistrent une progression de 32 %. Cette hausse renforce la tendance initiée en 2024, qui avait déjà connu un rebond de 20 % après une année 2023 plus difficile. Le volume cumulé des fonds levés dans le secteur atteint désormais 11,7 milliards d’euros.

L’écosystème reste stable avec 547 fintechs actives ayant déjà levé des fonds. Toutefois, le nombre d’opérations diminue légèrement (48 contre 52 au S1 2024), illustrant une plus grande sélectivité des investisseurs. Les levées en série A et au-delà représentent désormais plus de la moitié des opérations, au détriment des tours d’amorçage, qui ne comptent plus que 20 levées inférieures à 5 M€.

Les plus grosses levées du semestre sont signées Younited (153 M€), Pennylane (75 M€) et 73 Strings (53 M€). Le secteur de l’investissement arrive en tête en termes de montants levés (181 M€), suivi du financement (173 M€) et de l’assurtech (111 M€).

Un marché des fusions-acquisitions dynamique

Les fintechs BtoB comme la cybersécurité et la finance embarquée continuent de représenter un poids important, captant 24 % des fonds ce semestre.

En termes cumulatifs, l’assurtech reste la première verticale avec 2,5 milliards d’euros levés, suivie par le paiement (1,8 Md€) et le financement (1,4 Md€). Les métiers BtoB ont à eux seuls attiré 2,8 milliards d’euros depuis le début du suivi du secteur. Ces chiffres traduisent une diversification des sources d’innovation et une structuration renforcée de l’écosystème.

Le marché des fusions-acquisitions est particulièrement dynamique avec 23 transactions en six mois, soit près d’une par semaine. L’opération marquante du semestre reste l’entrée de Younited dans Iris Financial via le SPAC de Ripplewood, illustrant les opportunités d’exit et l’attractivité persistante du secteur.

L’emploi progresse également, avec près de 39 000 salariés recensés dans la fintech française, soit une augmentation de 5 % en six mois. Cette tendance prolonge la croissance observée en 2024 (+12 %). Toutefois, le secteur n’échappe pas à certaines difficultés : sept fintechs, toutes valorisées à moins de 10 M€, ont cessé leur activité ou sont passées en procédure collective.

Enfin, les fintechs cotées à l’international enregistrent une hausse modérée de leur valorisation boursière (+4 %), malgré un contexte économique mondial incertain. Cette évolution souligne la résilience du secteur, porté par l’innovation, une meilleure sélection des projets et une volonté affirmée d’investir dans des modèles plus matures.