Aux problèmes liés à la sécurité, à la maîtrise des coûts et à l’efficacité du SI s'ajoutent aujourd’hui le défi d’intégration de l'intelligence artificielle et un climat géopolitique incertain. Les DSI doivent jongler avec de nombreuses contraintes.

L'évolution rapide de l'IA générative, les cyberattaques dopées à l'IA, l’obligation de créer rapidement de la valeur, ainsi que la pénurie de compétences IT sont autant de défis à relever pour la DSI. Tout cela, en respectant l’enveloppe des coûts d’investissement et de fonctionnement. Le dernier rapport de Logicalis, acteur britannique des services numériques managés, pointe la nécessité de démontrer l'impact commercial des investissements IT.

Selon cette enquête, pas moins de 95 % des organisations investissent aujourd'hui dans la technologie afin de créer des sources de revenus entièrement nouvelles. Pour ne citer que la cybersécurité, malgré des dépenses sans précédent dans les solutions idoines, 88 % des entreprises ont connu des incidents de cybersécurité au cours des 12 derniers mois et
43 % ont subi plusieurs violations de données.

L’IA utilisée pour mener des attaques sophistiquées est mise à profit de l’autre côté de la barrière par la DSI pour gérer des volumes considérables de télémétrie, de journaux et d'indicateurs. L’automatisation des tâches des équipes informatiques est devenue indispensable pour gérer les alertes, réelles ou fausses. Plus précisément, 59 % des DSI du panel estiment que leurs investissements actuels en matière de sécurité répondent pleinement aux besoins de leur organisation.

Mais la moitié des DSI déclarent que leur organisation a surinvesti dans des solutions de sécurité dont elle n'a pas besoin, et une proportion équivalente reconnaît ne pas en tirer pleinement parti. De manière globale, 64 % des DSI interrogés reconnaissent que leurs investissements technologiques de nouvelle génération n'ont pas encore porté leurs fruits.

Des solutions technologiques trop complexes dans un contexte économique tendu

Côté verre plein, la majorité des répondants sont convaincus que les fournisseurs comprennent leurs besoins commerciaux et proposent des solutions efficaces. Paradoxalement, 59 % d’entre eux estiment que les solutions proposées par les fournisseurs sont souvent trop complexes et difficiles à gérer.

Tout à la promotion des solutions technologiques, le rapport fait l’impasse sur la dynamique économique incertaine. Comme nous l’avions indiqué, les perspectives d’emploi dans l’IT s’assombrissent aux États-Unis selon le bureau de New-York de la Réserve fédérale (FED). Ainsi, 6,1 % des salariés sont au chômage et 16,5 % seraient sous-employés dans la catégorie Computer science. En France, les développeurs juniors ont du mal à accéder à leur premier emploi.

Les émissions de carbone font l’objet d’une attention croissante malgré les pratiques de greenwashing. Le rapport cite notamment l’entreprise alimentaire Noble Foods qui aurait réduit de 15 % sa consommation énergétique annuelle, permettant ainsi la réduction des coûts et des émissions de carbone.

Dans tous les cas de figure, la capacité de la DSI à démontrer le retour sur investissement (ROI) devient cruciale pour les entreprises. Pour cela, les responsables devront jongler avec quatre thèmes essentiels, une innovation ciblée, une sécurité optimisée, de bons partenariats stratégiques et la « durabilité rentable ». Cependant, ces deux derniers termes émargent plus au champ lexical de la communication et du marketing qu'à une réalité.