Une étude de Pléo, acteur des solutions de dépense, explique que 57 % des organisations en France seraient susceptibles d’utiliser l’IA plutôt que d'embaucher. Mais à ce jour, aucune enquête approfondie ne tranche le débat entre la destruction et la création d’emplois dus à l’IA générative.

Toutes les études sur ce sujet complexe concluent à la destruction d’une partie des emplois par l’intelligence artificielle générative (IAGen) et à la transformation de certains autres. Mais bien noter qu’il n’y a pas assez de recul depuis l’irruption en novembre 2022 de ChatGPT pour dresser un état des lieux précis dans ce domaine. Selon le panorama de l’UNEDIC « L’éventail des estimations va de 5 % à 33 % pour les emplois potentiellement menacés et de 13 % à 27 % pour les emplois potentiellement valorisés » Autant dire que les chiffres actuels sur la destruction ou la création d’emploi via l’IA sont surtout des analyses et des prévisions au doigt mouillé.

L’étude de Pléo porte sur 3 250 professionnels et décideurs dans les services financiers, au Royaume-Uni, en France, en Espagne, en Allemagne, au Danemark, en Suède et aux
Pays-Bas. Ses conclusions apportent cependant quelques éclairages. Ainsi, sans surprises, 57 % des entreprises françaises seraient tentées par le contournement de l’augmentation du SMIC et des cotisations sociales en utilisant l’usage de l’IAGen.

Concernant la productivité, 54 % des répondants français disent qu'il est plus facile d'utiliser l'IAGen que de motiver les collaborateurs. Cela reste à confirmer par d’autres enquêtes. Et ce chiffre passerait à 74 % pour ceux qui utilisent largement l'IA sous toutes ses formes.

Du côté des DAF (directeur administratif et financier) 51 % d’entre eux prévoient de mettre davantage l’accent sur les compétences de leurs équipes en matière d’IA et de nouvelles technologies lors des prochains recrutements.

Moins de la moitié (47 % du panel) des entreprises françaises disent que la valeur ajoutée de l'IA est élevée ou très élevée. Ce chiffre est le plus bas de tous les pays de l’étude de Pléo, mais il ne saurait surprendre, car le Roi (rentabilité des investissements) de l’IA est difficile à démontrer.

Quelque 42 % des répondants disent revenir à Excel…

Le tableau général macroéconomique ne plaide pas pour l’optimisme, 68 % des décideurs financiers français déclarant subir des niveaux de pression sans précédent dus à l’inflation, à l'augmentation des factures d’énergie, des biens et des services. Dans ce contexte, il semble logique d’utiliser l’IA, mais le faire sans stratégie claire expose les entreprises à empiler des couches technologiques avec un bénéfice réduit. Un chiffre étonnant et qui reste à confirmer, 42 % des répondants déclarent que la surcharge numérique les contraint à revenir au bon vieux tableau Excel et aux calculatrices. De plus, 45 % affirment que leur société dispose d'un trop grand nombre d'outils et de logiciels différents, ce qui complique leurs tâches.

Une mauvaise intégration des outils d’IA peut être source de frustration et de perte de temps. C’est tout au moins le constat de plus des deux tiers (68 %) des répondants qui en font le constat. En moyenne, les collaborateurs passeraient en moyenne 135 heures par an à exploiter une pléthore d’outils numériques mal intégrés.

En fait, ce sont surtout les économies occidentales qui seront bouleversées par le déploiement de l’IAGen, les pays les moins développés n’ayant pas les moyens de l’intégrer à leurs processus.