Près d’une entreprise sur deux ignore encore le calendrier exact de la facture électronique. Pourtant, 2026 approche vite : l’émission et la réception des factures passeront alors obligatoirement par un format numérique.
Entre obligations fiscales, évolution des outils et nouvelles contraintes réglementaires, la réforme va transformer en profondeur la façon dont les entreprises gèrent leur facturation.
Voici les points essentiels à retenir pour anticiper ce changement et en faire une véritable opportunité de modernisation.
Un cadre légal désormais bien défini
Issue de l’ordonnance n° 2021-1190 du 15 septembre 2021, la généralisation de la facture électronique poursuit un double objectif : simplifier les échanges entre entreprises et renforcer la lutte contre la fraude à la TVA.
Initialement prévue pour 2024, la réforme a été repoussée à 2026 afin de laisser le temps aux organisations de s’adapter.
Elle repose sur trois piliers :
L’émission et la réception des factures électroniques au format structuré ;
La transmission automatique des données de TVA (e-reporting) ;
L’interopérabilité entre les plateformes agréées et le Portail Public de Facturation (PPF).
Nous reviendrons plus en détail sur ces trois points un peu plus loin dans l’article.
Calendrier officiel : un déploiement progressif
Avant d’aborder les impacts concrets, rappelons les grandes étapes. Le déploiement s’effectuera en deux temps, pour permettre aux entreprises d’ajuster leurs outils sans rupture d’activité.
1er septembre 2026• Obligation de réception de facture électronique pour toutes les entreprises assujetties à la TVA ;
• Obligation d’émission seulement pour les grandes entreprises et ETI.
1er septembre 2027• Extension de l’obligation d’émission aux PME, TPE et micro-entreprises.
Un rapport de la DGFiP le résume ainsi : « Le report de la réforme ne doit pas être perçu comme un répit, mais comme une chance de mieux s’y préparer. »
Ce calendrier progressif doit éviter une transition trop brutale et permettre à chaque entreprise de tester, ajuster et fiabiliser ses processus.
À noter : la facturation électronique n’est pas tout à fait nouvelle en France.
Le modèle existe déjà dans le secteur public avec la facturation B2G, via la plateforme Chorus Pro, utilisée depuis plusieurs années par les administrations.
Facture électronique : de quoi parle-t-on concrètement ?
Avant d’entrer dans les aspects techniques, petit rappel : une facture électronique, ce n’est plus un PDF qu’on s’envoie par e-mail, mais un document structuré, normalisé et exploitable directement par les outils de gestion.
Concrètement, pour être reconnue comme électronique, une facture devra respecter l’un des trois formats officiels définis par la DGFiP : UBL, CII ou Factur-X (ce dernier combine un fichier PDF lisible et des données en XML).
Autre point important : les factures ne seront plus échangées avec les clients par e-mail, mais passeront par ce qu’on appelle des plateformes agréées par l’État, ou PA (Plateformes Agréées).
De quoi s’agit-il concrètement ? Ce sont des solutions logicielles, souvent intégrées aux outils de facturation ou de gestion déjà utilisés par les entreprises, qui assureront :
- l’émission, la réception et la transmission des factures au bon format ;
- la connexion automatique avec le Portail Public de Facturation (PPF), chargé de centraliser et de contrôler toutes les données, en particulier celles liées à la TVA.
Ça veut dire quoi ? En pratique, chaque facture passera par une infrastructure numérique capable de vérifier sa conformité, d’en assurer le suivi et de transmettre les informations nécessaires à l’administration fiscale.
Les bénéfices attendus pour les entreprises
Malgré certaines contraintes techniques et opérationnelles que l’on pourrait redouter lors de la mise en place de la facturation électronique, notamment pour les petites structures, cette réforme constitue aussi un moyen concret de simplifier la gestion quotidienne.
Au-delà des contraintes techniques, la facture électronique apporte aussi de vrais avantages au quotidien.
L’automatisation des échanges donnera aux entreprises une meilleure visibilité sur leurs paiements : le suivi des factures sera plus rapide et la gestion comptable, plus fluide.
Autre atout : la transition devrait être relativement simple, puisque la plupart des entreprises utilisent déjà un logiciel de facturation électronique.
Même si tous ne sont pas encore certifiés comme PA (Plateformes Agréées), ils pourront se connecter au système via une SC (Solution Compatible).
Cette interopérabilité facilitera l’adaptation, quel que soit le niveau de maturité numérique de l’entreprise.
La fin du papier et la réduction des erreurs de saisie comptent aussi parmi les bénéfices visibles.
Reste à accompagner le changement : mettre à jour les outils, former les équipes et renforcer la sécurité des données.
Se préparer dès aujourd’hui : un enjeu stratégique
Même si la généralisation de la facture électronique s’étalera sur plusieurs étapes, il est important pour les entreprises de s’y préparer dès maintenant et de profiter de cette transition pour moderniser la gestion administrative et financière.
Voici quelques astuces : la première étape consiste à faire un état des lieux. Comment les factures sont-elles aujourd’hui émises, transmises et archivées ?
Vient ensuite le choix d’un outil fiable, capable d’automatiser les échanges et de garantir la conformité avec les futures obligations fiscales. L’avez-vous actuellement ? Savez-vous comment le choisir ? Les logiciels de votre entreprise s’adaptent-ils aux nouveaux formats ?
Si vous souhaitez aller plus loin, le blog de Sellsy — solution française de gestion commerciale et de facturation — propose un décryptage clair du calendrier de la réforme et des bonnes pratiques pour anticiper la transition.
Une ressource utile pour toutes les entreprises qui veulent transformer cette obligation en levier d’efficacité et de simplification.