À l’occasion de son 30e anniversaire, Java franchit une étape structurante avec la version 25, orientée IA, ergonomie et performance. Oracle mise sur une modernisation progressive du langage, sans rupture avec son écosystème historique, pour accompagner l’essor des architectures hybrides, des agents IA et du développement à la demande. La montée en puissance de l’intelligence artificielle, du développement no code et des architectures multicloud impose aux entreprises de repenser leurs socles applicatifs. Dans ce paysage où coexistent outils légers, plateformes low code et scripts à exécution rapide, Java pourrait paraître dépassé. Pourtant, avec Java 25, Oracle revendique une évolution sans rupture, orientée vers la compatibilité IA, l’accessibilité et la modernisation du code existant. Ce choix stratégique permet aux organisations de conserver leur patrimoine logiciel tout en adaptant leurs pratiques aux nouveaux paradigmes du développement distribué et automatisé. Au-delà du symbole, cette version signe la transformation progressive de Java en langage apte à encapsuler des fonctions intelligentes, à fluidifier la prise en main par des profils non experts, et à rester pertinent dans les chaînes de production d’applications à l’échelle. Java 25 réunit ainsi performance d’exécution, continuité évolutive et ouverture aux pratiques modernes.

Des briques explicites pour l’IA embarquée

Plusieurs propositions d’amélioration de Java 25, ou JEP pour Java Enhancement Proposal, visent explicitement l’intégration fluide de l’IA dans les applications. L’API vectorielle (JEP 508), par exemple, permet aux développeurs de tirer parti des instructions vectorielles des processeurs modernes, un atout crucial pour les traitements d’inférence. Les types primitifs dans les patterns (JEP 507) ou encore les valeurs stables (JEP 502) renforcent l’expressivité du langage tout en maintenant des performances constantes. Par ailleurs, la simultanéité structurée (JEP 505) et les valeurs ciblées (JEP 506) facilitent la gestion de tâches parallèles et la robustesse des traitements. Ces apports sont essentiels dans les chaînes de calcul IA, souvent segmentées entre étapes de préparation, d’inférence, de filtrage et de post-traitement. Oracle adresse ainsi les besoins d’industrialisation des fonctions cognitives, en permettant leur insertion dans des workflows Java classiques, sans rupture d’architecture ni traduction complexe.

Un effort marqué pour l’ergonomie et l’accès aux débutants

Comme réponse à la généralisation des outils assistés par l’IA et à la démocratisation du développement, ainsi que la pénurie de compétences, Oracle rend Java plus accessible aux débutants et aux profils non techniques. La JEP 512 introduit les fichiers sources compacts et les méthodes principales d’instance, permettant d’écrire des programmes sans la structure classique public static void main(). Les déclarations d’importation de modules (JEP 511) évitent aux utilisateurs de naviguer dans des hiérarchies de packages complexes. Ce positionnement ouvre la voie à l’usage de Java dans des environnements à faible code, voire dans des interfaces de type prompt-to-code. Il devient ainsi envisageable de combiner Java avec des agents IA capables de générer du code exécutable, tout en bénéficiant d’un typage strict, d’une vérification à la compilation et d’un support complet en production.

Interopérabilité, sécurité et exécution optimale sur OCI

Java 25 est aussi le résultat d’une stratégie cloud-native assumée. En le rendant pleinement compatible avec Oracle Cloud Infrastructure (OCI), Oracle renforce le lien entre son environnement cloud et les outils pour développeurs. L’inclusion du Java SE Subscription Enterprise Performance Pack sans surcoût sur OCI, la présence du Java Management Service et la prise en charge de la cryptographie post-quantique illustrent cette convergence. Cette intégration facilite la gestion de la dette technique, l’analyse des performances (JEP 520) ou encore la transition vers des architectures plus résilientes. Oracle joue ici une carte maîtresse : proposer un socle Java évolutif, sécurisé, opérable en cloud privé ou public, et adapté aux exigences de sécurité (profilage CPU, suivi méthodique, etc.).

Java face aux plateformes low code et aux agents IA

La réflexion stratégique initiée par Oracle autour de Java 25 dépasse le seul langage. Elle pose les bases d’une plateformisation du développement, où Java devient un composant modulaire, interopérable, appelé par des agents, des scripts ou des interfaces visuelles. Alors que l’écosystème logiciel voit émerger des outils comme Retool, Mendix ou Microsoft Power Platform, Java prouve sa capacité à être le moteur sous-jacent d’applications hybrides, orchestrées ou déléguées à des agents. Plutôt que de chercher à concurrencer les environnements no code, Oracle positionne Java comme le socle fiable, auditable et industrialisable sur lequel ces solutions peuvent reposer. Cette posture en fait un levier de convergence entre exigences métiers, défis de compétences et gouvernance technique. Avec Java 25, Oracle réaffirme la place du langage dans l’économie logicielle contemporaine. Loin d’être un simple socle technique, Java devient un facilitateur d’intelligence, un pont entre les développeurs, les agents IA et les plateformes low code. Pour les entreprises, c’est la promesse d’une continuité opérationnelle, d’une sécurité accrue et d’une ouverture à de nouveaux usages sans sacrifier les fondations existantes.