Docaposte, via sa filiale Seres, vient d'obtenir l'immatriculation de la Direction générale des finances publiques en tant que plateforme agréée de facturation électronique. Cette reconnaissance officielle lui ouvre l’accès aux fonctions centrales du dispositif, à l’approche de la généralisation progressive de la facture électronique obligatoire à partir de septembre 2026.
La réforme de la facturation électronique ne se joue plus au niveau des intentions, mais sur celui de l’exécution. À mesure que l’échéance réglementaire se rapproche, la capacité réelle des prestataires à opérer des flux fiscaux critiques sous contrôle de l’administration devient un critère de différenciation majeur pour les entreprises. L’immatriculation définitive en tant que plateforme agréée conditionne désormais l’accès au cœur du système, au-delà des services périphériques proposés par les opérateurs de dématérialisation.
Dans ce contexte, Docaposte annonce que sa filiale Seres a obtenu son immatriculation définitive par la Direction générale des finances publiques en tant que plateforme agréée de facturation électronique, à l’issue des travaux de levée de réserves et d’interopérabilité conduits depuis octobre 2025. Cette validation place le groupe parmi les premiers prestataires autorisés à contrôler, valider et transmettre les factures électroniques ainsi que les données associées à l’administration fiscale, dans le cadre du futur dispositif national.
Cette reconnaissance intervient alors que la facturation électronique deviendra progressivement obligatoire pour l’ensemble des entreprises françaises assujetties à la TVA à compter du 1er septembre 2026. À cette date, seules les plateformes agréées par l’État pourront assurer les fonctions centrales du système, notamment la transmission sécurisée des flux fiscaux, la conformité des formats et la remontée des données à des fins de contrôle.
Une infrastructure conçue pour les flux fiscaux critiques
Pour Docaposte, cette immatriculation consacre une trajectoire engagée de longue date autour des services de confiance numérique. Selon Christophe Angibault, directeur de la business unit facture électronique, cette étape « confirme la capacité opérationnelle de Docaposte et de sa filiale Seres à accompagner les entreprises en confiance dans cette transition réglementaire importante » et « récompense l’engagement des équipes ainsi que la solidité du dossier présenté ».
Sur le plan industriel, Seres s’appuie sur une infrastructure déjà éprouvée dans le traitement sécurisé de volumes élevés d’échanges documentaires, avec des capacités d’interopérabilité et des connecteurs métiers destinés à faciliter l’intégration dans des environnements hétérogènes. L’expertise accumulée à l’international, notamment en Espagne, dans la transmission de données fiscales et la gestion de flux critiques, constitue également un socle structurant dans un dispositif où la fiabilité et la conformité conditionnent l’adoption.
Au-delà de l’annonce, cette immatriculation illustre la recomposition en cours du marché de la facturation électronique, appelé à se concentrer autour d’acteurs capables d’assumer des responsabilités quasi institutionnelles. Pour les entreprises, le choix d’une plateforme agréée ne relèvera plus seulement de la dématérialisation documentaire, mais d’un arbitrage stratégique entre conformité réglementaire, continuité opérationnelle et souveraineté des flux fiscaux.























