Si près de trois-quarts des entreprises connaissent les annonces de l’AI Action Summit organisé en février 2025, plus d’un tiers des répondants à un sondage OpinionWay pour Elastic estime qu’il s’agit surtout de déclarations d’intention.

Encadrer le développement de l’IA avec des principes éthiques et inclusifs, favoriser la coopération internationale, accélérer l’adoption de l’IA dans les entreprises, les services publics et la société. Ces objectifs ambitieux seront-ils réalisés ? Le budget de 200 millions d’euros annoncé lors du Sommet peine à convaincre sur la réalité des résultats très ambitieux attendus d'ici à 2030. Il ne s'agit pas moins que de l'adoption de l’IA par toutes les grandes entreprises, par 80 % des PME/ETI et par 50 % des TPE. Le récent plan français « Osez l’IA » vient compléter les actions en faveur de l'IA.

L’enquête a été réalisée auprès d’un échantillon réduit de 400 dirigeants d’entreprise ou DSI représentatifs des entreprises françaises du secteur privé de 50 salariés ou plus dans les secteurs de l’industrie, de la construction, du commerce et du service.

Chiffre évocateur sur les réticences des entreprises, pour 39 % des sondés, l’IA est un outil qui doit être encadré pour en limiter les risques. Et de fait, l’accès et le déploiement de l’IA restent un parcours semé d’embûches pour les organisations.

Si 73 % des entreprises sondées ont construit et mis en place une stratégie IA, plus de la moitié, soit 56 % du panel, a un accès limité aux ressources nécessaires pour développer les projets. Cela concerne les spécialistes de l’IA, les infrastructures IT adaptées et des financements suffisants. À noter, seules 20 % des entreprises déclarent être en possession de toutes les ressources nécessaires, ce chiffre monte à 33 % chez les entreprises de plus de 250 salariés.

Les difficultés s’accumulent lors du déploiement de l’intelligence artificielle

L’écrasante majorité des répondants (90 %) fait état d’au moins une difficulté dans le déploiement de l’IA. Ils citent, dans l’ordre, la maîtrise des données (57 %), la mesure de la rentabilité des investissements (45 %) et enfin la sélection des cas d’usages (33 %).

Point saillant, les entreprises de plus de 250 salariés ont le plus de difficulté à maîtriser leurs données (65 %). Quant aux organisations de 100 à 249 salariés, elles ont le plus de difficultés à mesurer leur ROI (51 %). Pour les plus petites structures, comptant moins de 100 collaborateurs, la sélection de cas d’usage (38 %.) est un obstacle majeur.

Seules 11 % des entreprises sondées déclarent ne rencontrer aucune difficulté pour déployer l’IA. La prudence est donc de mise. L’IA n'est une rupture technologique que pour 20 % des sondés.

L’impact sur le Sommet de l’IA reste encore à mesurer

Pour plus de 40 % des interrogées, les annonces faites lors du AI Action Summit vont accélérer à la fois le développement de LLM et de solutions (44 %) et la démocratisation de l'IA au sein des entreprises (43 %). Et par ailleurs, favoriser le déploiement de partenariats public-privé (43 %) et permettre à la France de gagner en compétitivité (42 %).

Un chiffre retient l’attention : seuls 7 % des répondants au sondage ont accéléré leurs initiatives. C’est très faible. Les actions engagées se répartissent entre les efforts de formation (3 %), l'augmentation des investissements (2 %), la nouvelle gouvernance (2 %) et l'augmentation du nombre de cas d'utilisation (2 %).