Beaucoup d’entreprises expérimentent encore l'IA. La priorité de la DSI est d’augmenter les capacités de stockage pour gérer la pléthore de données à traiter. Coûts élevés, utilité réelle, rentabilité des investissements : le risque d’une bulle financière sur l’IA ne peut-être écarté.

Une analyse de la BCE (banque centrale européenne) publiée en mai 2024 estimait que
40 % des chefs d'entreprise s'inquiètent de la dépendance à l'égard de la technologie et particulièrement de l’IA. D’autre part, des voix s’élèvent parmi les investisseurs internationaux pour mettre en garde contre les promesses de rentabilité de l’IA, la fiabilité des LLM (modèles de langage), sans parler de la consommation énergétique très importante ainsi que de la sécurité.

Une étude menée par Komprise, acteur de la gestion des données, auprès de 300 décideurs informatiques et commerciaux américains du secteur du stockage met l’accent sur les quantités gigantesques de données non-structurées qu’il faut bien gérer et stocker. Il s‘agit, notamment, des textes, images, vidéos, fichiers audio, courriels, posts, commentaires et tweets. L’enquête indique que la moitié des entreprises stockent plus de 5 Po (Petaoctet) de données non structurées et que près de 30 % d'entre elles en stockent plus de 10 Po.

Seulement 13 % du panel de l’étude dit limiter les données de l'entreprise pouvant être utilisées dans l'IA, tandis que 31 % n'ont aucune restriction pour les utilisateurs, les applications ou les données dans l'IA. Près de la moitié des répondants (44 %) améliorent l’infrastructure pour les données destinées à l'IA tandis que 32 % construisent leurs propres modèles d'apprentissage.

Les investissements ciblés sur l’IA semblent à la traîne avec seulement 30 % des organisations qui augmentent le budget IT pour les projets d'IA, preuve d’une stratégie attentiste dans ce domaine.

La mise en place de l’IA et singulièrement de l’IA générative passe aussi par la gestion des données massives

Le graphique ci-dessous donne une image de la part du budget IT allouée au stockage des données (cloud, on premise) et à leur protection. Seuls 8 % des répondants disent affecter la moitié ou plus de leur budget IT au stockage de l’information.



La préparation des données pour l'IA reste le principal défi. Cela passe par la gestion de la gouvernance et de la sécurité (45 %) suivie par la classification et le marquage des données (41 %). Côté infrastructure, accumuler de gros volumes d’information suppose l’accroissement de l’espace de stockage. C’est l’avis de 53 % des interrogés par l’étude de Komprise.

A court terme, les principales priorités en matière de stockage sont l'optimisation des coûts (54 %), la préparation de l’information pour les outils d'IA (51 %) et l'investissement dans la gestion et la mobilité des données (41 %). De fait, la prise en charge des projets d'IA (30 %) est moins prioritaire. Les équipes de la DSI se concentrent sur la reprise d’activité après sinistre via les sauvegardes (32 %) et pour la migration des données
vers le cloud (38 %).

Pour le cas spécifique des données non structurées, les responsables IT se soucient surtout de la facilité d’accès par le personnel. Les principales préoccupations en matière d’utilisation de l'IA générative sont la fuite des données sensibles vers les fournisseurs de LLM (grands modèles de langage) pour 27 % des réponses et la violation de la vie privée et de la sécurité (26 %).