L’enquête menée auprès de 1600 salariés américains et cadres supérieurs ayant régulièrement recours à l’IA générative (IAGen) dresse un constat explicite sur les bénéfices et problèmes liés à cette technologie. Premier enseignement, près d'un collaborateur sur trois (soit 31%) saboterait la stratégie d'IA générative de son entreprise. Un indicateur alarmant qui concerne un employé du secteur informel sur quatre appartenant aux jeunes générations Y et Z. Le chiffre interroge tant il est en décalage avec les déclarations enthousiastes de certains fournisseurs de solutions, médias et communicants.
L’étude étant réalisée par un acteur de l’IA générative, il fallait bien une note moins désabusée sur l’usage de l’IAGen. Ainsi, neuf répondants sur dix seraient optimistes quant à l'approche de leur entreprise en matière d'IA générative.
Cependant, d’autres indicateurs du rapport donnent une vision mitigée dans ce domaine. Les obstacles auxquels sont confrontés les dirigeants restent nombreux, selon l'étude qui mentionne plusieurs facteurs. Notamment, les luttes de pouvoir internes, le faible retour sur investissement, les outils peu performants et les divergences de points de vue entre cadres et employés. Dans ces conditions, il n’étonnera pas que 72 % des cadres supérieurs déclarent que leur entreprise a rencontré au moins un défi dans son parcours vers l'adoption de ChatGpt, Gemini, Anthropic, et consorts.
Plus d'un cadre sur trois déclare que l'adoption de l'IA générative a été une grosse déception
Les conflits internes et le manque d'alignement sont mentionnés par environ deux cadres sur trois déclarant que l'adoption de l'IAGen a entraîné des tensions et des divisions au sein de leur entreprise. A noter, la proportion importante de 42 % des cadres supérieurs affirmant que cela nuit à la cohésion des collaborateurs de l’entreprise. Plus d'un cadre sur trois se déclarent fortement déçus par leur pratique l'IAGen.Plus précisément, deux tiers des cadres supérieurs déclarent qu'il y a eu des tensions entre les équipes de la DSI et les autres métiers. De plus, 71 % des cadres supérieurs admettent que les applications d'IA sont créées en vase clos au sein de leur organisation, sans échanges entre les services.
Prés de trois quarts des entreprises investissent au moins 1 million de dollars par an dans la technologie d'IA générative, mais revers de la médaille, seulement un tiers d'entre elles ont constaté un retour sur investissement significatif. C’est faible.
Un autre chiffre retient l’attention, plus d'un tiers des employés (35 %) mettent la main à la poche pour utiliser les outils d'IA générative, car leur employeur ne les fournit pas. Un chiffre à corroborer par d’autres études.
La crainte de l'IA et les préoccupations concernant la qualité et l’hétérogénéité des outils d'IA devront être prises en compte par les dirigeants. Elles montrent que l’adoption de l’IAGen ne se fait pas sans frictions ni réserves.