Alors que la rentabilité de l’IA générative pour les entreprises n’est toujours pas démontrée, une étude Cisco montre qu’il y a loin de la coupe aux lèvres. Il s'agit pour les dirigeants, de définir les priorités budgétaires, de préparer l’infrastructure technique et recruter les compétences nécessaires.

Alors que les usages de l’IA, sont opérationnels depuis longtemps sous la forme d’automatismes, les études se succèdent sur l’injonction à s’équiper d’outils d’IA générative. Les utilisations concrètes reposent notamment sur des chabots aux réponses plus précises et structurées, l’exploitation en temps réel des données non structurées
(e-mails, vidéos, etc.) et autres usages. Cela ne fait pas des IA génératives ( IAGen) une véritable rupture technologique. Dans l’étude internationale de Cisco qui porte sur 2.500 dirigeants d’entreprise, les trois quarts d’entre eux (74 %) redoutent leur manque de connaissances en ce domaine, ce qui freinerait leurs décisions stratégiques.

Quelque 58 % estiment que cela ralentit leur croissance et augmente leur vulnérabilité face aux concurrents. Le fameux FOMO (fear of missing out), à savoir la peur de manquer le coche technologique et de perdre du terrain en raison de leur manque de connaissances techniques. Plus de la moitié constateraient déjà une perte de compétitivité due à un
sous-investissement technologique. Reste à confirmer cet indicateur, car il est très difficile de mesurer précisément les bénéfices de l’IA ou de l’IA générative (IAGen).

En conséquence, pour garder une longueur d'avance, les chefs d'entreprise prévoient d'investir dans l’amélioration des capacités du personnel et de moderniser leurs infrastructures. La plupart des répondants s’appuient sur des partenaires pour assurer la pérennité de leurs investissements.

Seuls 21 % des dirigeants disent qu’il n’y a rien à changer pour tirer parti de l’IA

La montée en charge de l’IA exige un équilibre subtil entre innovation, gouvernance et vision stratégique, comme nous l’indiquions dans IT SOCIAL. Alors que la croissance du secteur du numérique en France a marqué le pas en 2024, selon le syndicat professionnel Numeum, les dirigeants doivent prendre des décisions difficiles sur leurs investissements dans l’intelligence artificielle et surtout l’IAGen. Ainsi, 55 % d’entre eux estiment qu'ils doivent augmenter la capacité à traiter efficacement les données qui doivent être nettoyées et classifiées, et surtout, identifier les informations sensibles.

La formation sur l'IA doit être améliorée d’après 61 % des répondants. Pour faire face à l’augmentation des besoins en stockage et en calcul, près de la moitié, soit 47 % du panel, estiment qu'ils doivent investir dans des centres de données. Quelque 53 % estiment qu'ils doivent aussi mettre à niveau leur infrastructure de réseau. La question des savoir-faire des salariés fait aussi partie des évolutions à prévoir pour 51 % des dirigeants. La sécurité fait aussi partie des impératifs pour 49 % des répondants, estimant qu’il faut l’améliorer.

Sans surprises, plus d’un dirigeant sur trois, soit 38 % de la cohorte de l’étude, pensent qu'ils doivent établir des priorités budgétaires. Malgré toutes ces contraintes et ces réserves, 82 % des interrogés estiment avoir le niveau de connaissances nécessaire pour suivre l'évolution des nouvelles technologies.