Bien que deux tiers des répondants à une vaste étude de KPMG utilisent régulièrement l’IA, seulement 46 % se disent prêts à lui faire confiance au niveau mondial. La proportion des utilisateurs professionnels est passée de 54 % en 2022 à 67 % en 2024.

La récente étude Trust, attitudes and use of Artificial Intelligence de KPMG, repose sur un panel très significatif de 48.000 personnes dans 47 pays entre novembre 2024 et janvier 2025 sur leurs usages privés et professionnels de l’IA. Dans cette vaste enquête, il est clair que le taux d’adoption de l’IA progresse nettement dans tous les pays, alors que le niveau de formation et de connaissances dans ce domaine sont à la traîne. Un constat qui s’applique à la France, où deux tiers des Français disent l’utiliser souvent,
mais avec prudence.

Les trois quarts des répondants utilisent l’IA dans un cadre professionnel et légèrement plus pour un usage privé. La vague de l’IA générative progresse sans cesse. La part de salariés déclarant utiliser l’IA à des fins professionnelles est passée de 54 % en 2022 à
67 % en 2024. Dans les pays les plus riches, une large majorité de 85 % en font usage.

La moitié des utilisateurs disent avoir une faible compréhension de l’IA

L’étude indique que seulement 39 % des interrogés ont reçu une formation et 48 % déclarent en avoir une compréhension restreinte. Malgré ce faible niveau de compréhension, plus de la moitié (60 %) estiment pouvoir utiliser l'IA efficacement. Un constat surprenant. En France, les trois quarts des Français déclarent ne pas avoir reçu de formation à l'IA, et seulement 33 % lui font confiance, contre 46 % au niveau mondial. La perception des risques dépasse celle des avantages pour 41 % des répondants français.

Une réglementation jugée insuffisante par la France

L’UE a beau être le champion mondial de nombreuses réglementations pour les usages du numérique tels le RGPD et a édicté l’IA Act, cela n'empêche pas 71 % des Français d'exprimer la nécessité de nouvelles régulations, notamment pour lutter contre la désinformation. Une majorité souhaite un encadrement national et international plus strict.

Au niveau mondial, 76 % des répondants se prononcent en faveur d’une régulation internationale, 69 % en faveur d’une régulation nationale et 71 % en faveur d’une
co-régulation par les industriels et les autorités nationales de régulation.

Vers une utilisation plus responsable des IA ?

Dans les entreprises et les institutions, des pratiques interrogent. Ainsi, 57 % des salariés dissimuleraient l'usage de l'IA et 53 % en font une utilisation inappropriée. Plus préoccupant, 45 % des utilisateurs ne vérifient pas les résultats de ChatGPT, Gemini et consorts. Or, un article récent de MSN explique que les modèles d'IA les plus récents, comme o3 et o4-mini d'OpenAI, montrent une propension inquiétante à inventer des informations de toutes pièces.

Dans les pays riches, un peu plus de la moitié des employés déclarent que leur organisation a mis en place des mécanismes pour soutenir l’adoption et l’utilisation responsable de l’IA, contre environ 70 % dans les économies émergentes. Reste à préciser ce qu’est une utilisation responsable. S’agit-il de ne pas appliquer aveuglément leurs informations et préconisations pour des décisions importantes ? Ou encore, de ne pas utiliser systématiquement une IA à la place d’un moteur de recherche, lequel dépense 10 fois moins d’énergie pour une requête ?