L’avènement de l’IA, marque une rupture technologique sans précédent qui redéfinit en profondeur les dynamiques économiques et les rapports de force entre entreprises. Elle accélère les transformations sectorielles, bouleverse les chaînes de valeur et redessine les positions concurrentielles.

En effet, l’IA incarne une véritable rupture cognitive, modifiant en profondeur les mécanismes de création de valeur et de compétitivité dans l’économie mondiale. Contrairement aux révolutions industrielles passées, qui étaient largement basées sur l’automatisation physique, l’IA agit sur les capacités de raisonnement, d’analyse et de prise de décision. Cette puissance de traitement, associée à l’apprentissage continu et à la capacité de traiter des volumes massifs de données en temps réel, rend son adoption inévitable et exponentielle.

Dans cette perspective, l’année 2025 s’annonce comme un tournant décisif pour les entreprises à travers le monde. L’enquête Gobal CEO Survey 2025, réalisée par PwC met en évidence des mutations profondes et des défis cruciaux qui imposent une transformation rapide des modèles d’affaires. Si les dirigeants affichent un regain d’optimisme quant à l’évolution de l’économie, la nécessité d’adaptation n’a jamais été aussi pressante. Plus que jamais, les entreprises doivent revoir leurs stratégies pour intégrer l’innovation, anticiper les risques et répondre aux nouvelles exigences environnementales.

Une prise de conscience accrue de la nécessité de se réinventer

Dans un contexte marqué par l’instabilité, les dirigeants se montrent plus confiants au sujet des perspectives économiques mondiales. Selon l’étude, 58 % des dirigeants mondiaux estiment que l’économie connaîtra une embellie en 2025, contre seulement 38 % en 2023. Ce regain de confiance, qui semble déconnecté des crises mondiales qui durent, traduit, selon les rédacteurs de l’étude, une capacité d’adaptation face aux crises successives et une prise de conscience accrue de la nécessité de se réinventer. En revanche, la situation est perçue différemment en France, où l’on se demande si le légendaire pessimisme hexagonal est une seuls 24 % des dirigeants anticipent une amélioration de l’économie nationale. Entre tensions géopolitiques, pressions fiscales et incertitudes réglementaires, les entreprises françaises abordent l’avenir avec plus de prudence.

L’une des conclusions les plus marquantes de l’étude est une mise en garde sur le risque de non-viabilité des entreprises qui ne s’adapteraient pas aux nouvelles réalités du marché. Ainsi, 42 % des dirigeants dans le monde et 68 % en France estiment que leur entreprise ne survivra pas sans une transformation majeure dans les dix prochaines années. Ce constat souligne l’urgence pour de nombreux secteurs — notamment les médias, le divertissement, la technologie, les télécommunications et l’industrie manufacturière — de repenser leurs modèles économiques. Face à des évolutions rapides, l’innovation devient un levier incontournable pour garantir la compétitivité et la pérennité des entreprises.

Plusieurs freins à la croissance persistent

Cependant, plusieurs freins à la croissance persistent. La volatilité macroéconomique, citée par 29 % des dirigeants, reste un facteur d’incertitude majeur, tout comme l’inflation, qui représente une préoccupation pour 27 % d’entre eux. À ces enjeux s’ajoute la montée en puissance des cybermenaces, identifiées comme un risque par 24 % des PDG à l’échelle mondiale. En France, la cybersécurité est perçue comme la principale menace pour les entreprises, avec 39 % des dirigeants considérant ce facteur comme le plus préoccupant. Face à l’intensification des attaques informatiques et au durcissement des réglementations en matière de protection des données, la cybersécurité s’impose comme un enjeu stratégique pour assurer la continuité des activités.

Pour faire face à ces défis, l’innovation est plus que jamais au cœur des stratégies d’entreprise. Selon l’étude, 60 % des dirigeants ont déjà engagé des actions visant à transformer leur modèle économique, principalement par le développement de nouveaux produits et services. Certains vont encore plus loin en explorant des secteurs dans lesquels ils n’opéraient pas auparavant, même si ces nouvelles activités restent encore marginales dans leur chiffre d’affaires.

Le manque de confiance freine l’adoption de l’IA

Parmi les leviers de transformation les plus prometteurs, l’intelligence artificielle se distingue comme un facteur clé de performance. La moitié des dirigeants mondiaux envisage d’exploiter le potentiel de l’IA générative pour accroître l’efficacité de leur entreprise dès 2025. Toutefois, malgré cet engouement, son adoption reste freinée par un manque de confiance. Seulement un tiers des dirigeants se disent réellement prêts à intégrer cette technologie dans leurs processus stratégiques, ce qui témoigne des défis à surmonter en matière de régulation, d’éthique et d’acceptation par les collaborateurs.

En parallèle, les entreprises sont de plus en plus confrontées aux impératifs de la transition écologique. Un dirigeant sur trois constate déjà une augmentation de ses revenus grâce aux investissements réalisés dans des initiatives durables au cours des cinq dernières années. Cependant, cette transformation a un coût, notamment en France et en Allemagne, où près de la moitié des dirigeants estiment que ces investissements ont engendré une hausse des dépenses. À l’inverse, aux États-Unis, où les incitations financières sont plus avantageuses, seuls 20 % des dirigeants constatent une augmentation des coûts liés à ces initiatives.

Dans un monde en pleine mutation, l’année 2025 s’annonce comme une période décisive pour les entreprises. L’enjeu ne se limite plus à la croissance, mais bien à la survie à long terme. L’incapacité à anticiper les bouleversements économiques, technologiques et environnementaux pourrait s’avérer fatale pour celles qui tarderaient à se réinventer. L’intégration de l’intelligence artificielle, la gestion proactive des cyberrisques et l’engagement en faveur du développement durable ne sont plus des options, mais des impératifs stratégiques. Les dirigeants en sont conscients : ceux qui sauront s’adapter dès aujourd’hui seront les leaders de demain, tandis que les autres risquent de voir leur modèle obsolète d’ici quelques années.