La bonne maîtrise des factures des abonnements du cloud est un objectif difficile à atteindre pour les entreprises et les institutions. Les modes de facturation complexes du multicloud, les ressources inutilisées, les bases de données mal optimisées, les coûts de migration d’applications sont autant d’écueils pour le Finops (gestion des coûts du cloud). À cela s’ajoutent les augmentations de dépenses incompressibles comme la hausse
des coûts de l’énergie.
Concernant la gestion efficace des factures, les hyperscalers (Amazon, Microsoft, Google) assurent qu'ils mettent en place des programmes de formation pour contenir les coûts. L’explosion des dépenses maîtrisables est corroborée par plusieurs sources, dont l’étude du cabinet KPMG montrant que les entreprises dépensent en moyenne 35 % de plus pour les ressources cloud que nécessaire pour atteindre leurs objectifs commerciaux.
L’étude de Civo, prestataire de service cloud de clusters Kubernetes, indique que 59 % des organisations déclarent avoir augmenté leurs dépenses cloud au cours des 12 derniers mois. Face à l’évolution des besoins et de la tarification des prestataires de services en ligne, des audits réguliers permettent de réduire le TCO (coût total de possession). Faute de ce contrôle attentif, les investissements dans le cloud ne sont pas optimisés,
c’est une évidence.
L’IA générative pousse à la consommation des ressources du cloud
Incontestablement, l'usage de IA générative (IAGen) et de l'analyse des données pour répondre aux besoins d’innovation des processus métier suppose un recours accru aux plateformes cloud. Surtout en matière de stockage et de puissance de calcul. L’IAGen promet d'accélérer la productivité grâce à la recherche sémantique, à la rapidité de la réponse aux incidents et autres bénéfices.Le rapport 2024 du cabinet ISG, Provider Lens Multi Public Cloud Services, pour la France, détaille les problèmes liés à l’utilisation du cloud poussée par l’IA. Julien Escribe, associé et directeur général, SEMEA, chez ISG. pointe la pénurie de profils qualifiés dans ce domaine « Ces compétences font cruellement défaut à l'heure actuelle, en particulier chez les fournisseurs de services de cloud public qui pourraient aider les clients à résoudre des problèmes qu'ils ne peuvent pas résoudre par eux-mêmes. » Seuls quelques fournisseurs de services gérés desservant le marché français ont mis en œuvre l’IAGen au sein de leurs plateformes AIOps exploitant l'apprentissage automatique (ML).
L’augmentation en flèche des coûts liés aux API
Suite en partie à l’utilisation de l’IA, l’usage des API (analyse du langage naturel, traduction, géolocalisation, etc.) augmente sans cesse. Une étude d’Islean précise les causes de cette montée en charge des coûts afférents. D’une part, des dépenses liées à l’indisponibilité en cas de cause de problèmes de serveur, de maintenance ou de dépassements de quota.D’autre part, la mauvaise qualité du service d’API ou de l’application qui l’utilise. Autre cause, les coûts de dépendance qui augmentent. Notamment, si le fournisseur de l’API décide de changer ses conditions d’utilisation ou pire, d’arrêter le service, le processus de migration vers une alternative n’est pas sans conséquences. Enfin, la dette technique peut être alourdie par des anciennes API, non mises à jour ou mal intégrées.