Côté optimiste, une enquête du cabinet-conseil britannique AND Digital montre que près de la moitié des Pdg auraient déjà pris des décisions commerciales importantes assistées par IA. Autre indicateur qui tient plus de la prophétie autoréalisatrice que d’une enquête sérieuse, 43 % des CEO penseraient que l'IA pourrait remplacer le travail du PDG. Mais
34 % d’entre eux estiment qu'ils n'ont pas les connaissances numériques nécessaires pour faire passer leur entreprise à l'étape suivante de la croissance. Il semble clair que le remplacement de hauts dirigeants par des IA est une illusion qui s’applique d'ailleurs à tous les métiers. Impossible en effet pour une machine algorithmique de remplacer les capacités humaines à communiquer avec les investisseurs, la hiérarchie, les politiques, etc.
Sergei Brin co-fondateur de Google qui est revenu dans son entreprise après une pause et joue un rôle actif dans les projets d’intelligence artificielle, estime sur le podcast All In que l’IA peut déléguer des tâches de direction Mais aussi synthétiser des discussions de groupe et identifier les salariés performants. Un plaidoyer pro-domo qu’il convient de prendre avec beaucoup de circonspection.
Une vision optimiste, mais des inquiétudes sur les conséquences de l’IA
AND Digital dresse un état des lieux qui devrait alerter les décideurs politiques et les experts. Concernant la tâche principale qui leur est attribuée par les actionnaires, à savoir l’augmentation de la valeur ajoutée de l’entreprise, 64 % des chefs d'entreprise sont prêts pour cela à prendre des risques considérables pour devancer leurs concurrents.D’ores et déjà, 45 % des PDG admettent avoir pris des décisions commerciales majeures sur la base de données et d'informations obtenues à l'aide de ChatGPT et autres outils d’IA générative. D’autre part, 48 % des dirigeants penseraient que l'absence d'une culture axée sur les données les met en danger d'échec.
Malgré ces avis de coup de vent sur leurs entreprises, trois quarts des interrogés ont décidé de poursuivre en lançant des sessions d’entraînement pour mieux comprendre l’IA. Cela dit, tous les PDG ne partagent pas un optimisme béat sur l’IA, 34 % d’entre eux souhaiteraient même la bannir. Hypocrisie ou réel engagement ? Quelque 68 % des hauts dirigeants déclarent que les considérations éthiques dans l'adoption de l'IA sont une priorité absolue pour eux.
Côté risques, le groupe DIOT-SIACI, une société de courtage d’assurance et de réassurance, a publié l’étude Intelligence artificielle, risques et assurance qui met en garde sur l’autonomie des IA et leurs propres résultats sans cesse enrichis et issus des LLM. Autre préoccupation de l’assureur, les frais de défense dans les cas de mise en cause civile, pénale ou administrative. La conformité aux règlements européens fait aussi l’objet d’une attention particulière. Leur non-respect peut entrainer de lourdes sanctions financières. Sans préjudice des dommages-intérêts fixés au terme d’un jugement.