Red Hat affirme ses ambitions dans l’IA d’entreprise en dévoilant Red Hat AI 3 et Developer Lightspeed, deux offres pensées pour industrialiser l’inférence distribuée, faciliter la création d’agents IA et accompagner la modernisation des applications. Cette trajectoire accompagne une reconfiguration profonde du marché, où la gouvernance des modèles et l’orchestration d’agents deviennent des axes structurants.
L’année 2025 confirme une tendance de fond : la bascule de l’IA expérimentale vers une IA de production orchestrée à grande échelle, conçue pour répondre à la fois aux impératifs métiers, à la souveraineté numérique et à la maîtrise des coûts. Red Hat, premier éditeur mondial de solutions libres, cherche à s’imposer comme la colonne vertébrale des infrastructures hybrides, là où la fragmentation des environnements, la diversité des modèles et la gestion de la donnée deviennent de véritables casse-têtes pour les directions informatiques. « Nous assistons à une demande de convergence technologique. Les entreprises ne veulent plus arbitrer entre performance, flexibilité et conformité. Elles attendent des plateformes capables d’intégrer nativement la création, l’orchestration et la gouvernance des agents IA, dans des environnements multi-fournisseur et multi-accélérateur », analyse David Szegedi, CTO France de Red Hat.
La nouvelle version Red Hat AI 3 incarne ce virage industriel en rendant l’inférence IA distribuée accessible et optimisée pour les contextes hybrides. Au cœur du dispositif, l’intégration de briques issues des communautés vLLM et llm-d permet de déployer des modèles volumineux de manière flexible, tout en optimisant les performances sur Kubernetes. Les clients bénéficient ainsi d’une plateforme unifiée, adaptée à la migration rapide des projets IA depuis la preuve de concept jusqu’à la production, avec une gestion centralisée et sécurisée des modèles. « Le vrai défi n’est plus d’entraîner les modèles, mais de les exécuter et de les gouverner dans des contextes métiers variés, avec des exigences de sécurité et de souveraineté très fortes.
« Red Hat AI 3 simplifie cette orchestration grâce à l’adoption précoce de standards ouverts comme le Model Context Protocol, qui facilite l’interopérabilité des agents IA avec les outils métier », souligne Sathish Balakrishnan, vice-président et responsable de l’activité Ansible chez Red Hat. La plateforme introduit aussi un AI Hub, qui centralise les ressources IA et permet de gérer tout le cycle de vie des modèles, depuis leur validation jusqu’à leur déploiement opérationnel, en passant par leur personnalisation fine (fine tuning). L’ajout de modèles spécialisés open source, comme Whisper ou Voxtral Mini, complète une offre conçue pour répondre aussi bien aux besoins de la grande entreprise qu’aux attentes sectorielles ou territoriales.
Developer Lightspeed et automatisation : la productivité des développeurs au service de la modernisation
En parallèle, Red Hat mise sur l’intégration profonde de l’IA dans les outils de développement pour accélérer la transformation applicative. La solution Developer Lightspeed, déjà disponible en preview sur Developer Hub, injecte de l’assistance intelligente dans les flux de migration, de refactorisation et de conception logicielle. Cette évolution facilite la modernisation des applications vers des architectures cloud natives, en automatisant la génération d’artefacts de déploiement et la refonte du code source.
« L’ambition de Red Hat est de placer l’intelligence artificielle là où elle crée immédiatement de la valeur : sur le poste de travail du développeur, dans la chaîne de migration des applications et dans l’orchestration des nouveaux agents métier. Nous voulons que la productivité ne se fasse pas au détriment de la sécurité ni de la conformité, mais en cohérence avec les référentiels des grandes entreprises », affirme David Szegedi. Lightspeed se positionne ainsi comme un levier de modernisation continue, capable de fluidifier la collaboration entre équipes plateformes et métiers, tout en accélérant la création d’applications exploitant pleinement les capacités des agents IA distribués.
Vers une orchestration ouverte des agents et une gouvernance renforcée
Au-delà de la performance technologique, la stratégie de Red Hat s’oriente vers la constitution d’un socle ouvert pour la gouvernance des agents IA. L’adoption du protocole MCP permet de standardiser les échanges entre modèles et outils métier, une étape clé pour éviter l’enfermement propriétaire et garantir la portabilité des agents d’un environnement à l’autre. Cette approche ouverte permet de répondre à la demande croissante d’interopérabilité, en particulier dans les secteurs où la maîtrise des données et doit se faire dans des environnements complexes.
« La trajectoire du marché va clairement vers une industrialisation de l’agent IA, où la gouvernance, la transparence et l’automatisation du cycle de vie deviennent des critères aussi importants que la performance brute. Red Hat veut fédérer l’écosystème autour de ces exigences, en apportant une réponse crédible à la fragmentation et à la complexité », conclut Sathish Balakrishnan. Avec ces annonces, Red Hat se place parmi les acteurs de référence dans la construction des architectures ouvertes et orchestrées de l’IA d’entreprise.
