Le marché européen de l’IA générative s’ouvre progressivement aux acteurs locaux capables de conjuguer performance technologique, souveraineté des données et intégration dans les environnements critiques. En s’associant à l’École normale supérieure Paris-Saclay pour le déploiement de sa plateforme Paradigm dans un cloud souverain français, LightOn cible un segment jusqu’ici peu exploré par les fournisseurs européens : celui de l’IA générative appliquée à la transformation administrative de l’enseignement supérieur.
L’enjeu dépasse la simple expérimentation : l’ENS Paris-Saclay ambitionne d’intégrer durablement l’IA générative dans ses processus, tout en respectant les exigences de sécurité propres aux établissements publics. Grande école de recherche formant les futurs cadres de l’enseignement supérieur et des administrations scientifiques, l’ENS Paris-Saclay traite régulièrement des informations relevant du régime PPST, Protection du potentiel scientifique et technique de la Nation. Ce dispositif, mis en œuvre par le SGDSN et l’ANSSI, encadre les entités manipulant des données stratégiques ou sensibles, notamment dans les domaines des technologies de rupture, de la recherche avancée ou des coopérations scientifiques internationales.
À ce titre, l’École est tenue de déployer ses outils numériques dans des environnements strictement sécurisés, hébergés sur le territoire national, à l’abri de tout risque d’ingérence ou d’extraterritorialité. La solution Paradigm répond précisément à ces obligations. Elle est ainsi déployée sur une infrastructure dédiée, conçue pour répondre aux impératifs de souveraineté et à la protection du potentiel scientifique et technique de la Nation (PPST) : les flux de données sont isolés, les infrastructures sont dédiées, et les algorithmes sont exécutés localement, sans externalisation vers des prestataires non européens.
Cette approche permet à l’ENS Paris-Saclay de traiter, dans un environnement isolé et maîtrisé, des données sensibles liées à ses activités de recherche, de gestion et de pilotage. Elle offre également un levier pour accélérer l’appropriation des technologies d’IA générative dans le secteur public, tout en limitant les risques juridiques et éthiques associés à l’extraterritorialité des données.
Des cas d’usage métiers orientés ROI et efficacité
Le périmètre initial d’utilisation couvre l’ensemble des directions administratives de l’École : finances, RH, patrimoine, relations internationales, recherche, communication et systèmes d’information. Parmi les premiers cas d’usage identifiés figure l’aide à la navigation dans les procédures internes, la synthèse automatisée de documents, l’analyse de contenus stratégiques, ou encore la génération de comptes-rendus de réunion.Ces cas visent une automatisation pragmatique et mesurable, avec un retour sur investissement rapide grâce à une approche frugale. L’architecture technique de LightOn limite la consommation de ressources tout en maintenant un haut niveau de performance, un critère décisif pour les structures publiques soumises à des contraintes budgétaires et environnementales.
Un positionnement différenciant pour LightOn
LightOn, fondé en 2016 à Paris, fait figure de pionnier dans le domaine de l’IA générative souveraine. Cotée sur Euronext Growth et labellisée « Entreprise innovante » par Bpifrance, l’entreprise propose une plateforme capable de déployer des IA de manière modulaire, tout en garantissant la confidentialité des données manipulées. La solution Paradigm, déjà adoptée dans les secteurs de la finance, de la santé et de la défense, est ici adaptée aux besoins spécifiques du monde académique.« Ce partenariat reflète notre volonté de rendre l’IA générative réellement accessible et utile à l’enseignement supérieur et à la recherche française », déclare Igor Carron, CEO et cofondateur de LightOn. En concevant une version intégrée aux référentiels métiers et interopérable avec les systèmes internes de l’ENS, LightOn démontre sa capacité à fournir des solutions contextualisées à forte valeur ajoutée.
Une généralisation raisonnée de l’IA dans le service public
Pour l’ENS Paris-Saclay, ce partenariat marque un jalon structurant. « En choisissant Paradigm, nous avons trouvé une solution technologique fiable, souveraine, compatible avec nos systèmes internes, et intégrant les enjeux environnementaux, commente Sylvain Pronteau, directeur général adjoint. Cette collaboration nous permet d’explorer concrètement ce que l’IA générative peut apporter au service public, tout en conservant la maîtrise de nos données et de nos usages. »Alors que les établissements publics peinent encore à articuler innovation technologique et conformité réglementaire, ce projet témoigne de la possibilité d’une voie européenne viable, alliant excellence scientifique, protection des données et pragmatisme opérationnel. Si l’expérimentation se révèle concluante, elle pourrait ouvrir la voie à une diffusion plus large dans les autres universités françaises et au sein des administrations et de l’État.
