CrowdStrike vient d’officialiser une nouvelle intégration de Falcon Shield avec l’API de conformité de ChatGPT Enterprise d’OpenAI. Cette évolution permet aux équipes de sécurité d’identifier et de superviser les agents IA créés dans ChatGPT Enterprise et Codex, de les associer à leurs concepteurs humains et d’appliquer des politiques en temps réel. Ces fonctions – découverte, rattachement, détection de comportements à risque, confinement automatisé – font désormais partie des exigences de base pour la gestion des identités, au même titre que l’authentification multifacteur ou le principe du moindre privilège il y a quelques années. La couverture annoncée de plus de 175 applications SaaS traduit l’ambition d’étendre ce modèle de gouvernance au-delà de l’écosystème OpenAI.
La prolifération des agents autonomes dans les applications cloud introduit des identités non humaines dotées de privilèges persistants et d’un rythme d’action à la vitesse machine. En cas de compromission d’une identité humaine, ces agents peuvent être détournés pour exfiltrer des données ou manœuvrer latéralement dans des systèmes critiques. C’est pourquoi CrowdStrike insiste sur une gouvernance qui impose la responsabilité et le contrôle continu des accès et des comportements.
Les chiffres confirment l’urgence : dans son Global Threat Report 2025, l’éditeur souligne que 79 % des détections ne comportent pas de maliciel installé, mais exploitent des identités existantes. Dans ce contexte, la sécurisation des identités ne relève plus de la différenciation technologique, elle constitue le socle attendu de toute solution de gouvernance. Microsoft, Okta et Saviynt convergent vers la même logique : étendre la gestion des identités aux agents génératifs, avec des approches respectives de fédération, de conformité et d’authentification avancée.
Un écosystème de sécurité et de réponse fédéré
Falcon Shield s’inscrit dans un dispositif plus large. Associé à Falcon Identity Protection et Falcon Cloud Security, il fédère la protection des identités, humaines et non humaines, et orchestre la remédiation via Falcon Fusion, le moteur d’automatisation sans code de CrowdStrike. Cette articulation vise à réduire le risque d’interruption d’activité, à renforcer la conformité et à permettre une mise à l’échelle maîtrisée des usages agentiques.La trajectoire du marché est désormais claire : la gouvernance des identités non humaines s’impose comme une nouvelle catégorie de la cybersécurité. Microsoft prépare Entra Agent ID, Okta étend sa plateforme aux identités artificielles et Palo Alto Networks documente les premières attaques « agentiques » dans Cortex. Sans gouvernance unifiée des identités, y compris celles générées par l’IA, l’automatisation introduit un différentiel de risque difficilement soutenable.
En positionnant Falcon Shield comme point de contrôle des agents OpenAI aujourd’hui et comme socle de gouvernance multi-SaaS demain, CrowdStrike se place parmi les premiers acteurs de la « sécurité des agents IA », une catégorie appelée à devenir centrale pour les environnements SaaS de nouvelle génération.