La Terre tourne, la croissance s’inscrit dans tous les créneaux IT, jusque chez les pirates qui profitent de l’insouciance des entreprises… Le réveil risque d'être douloureux !
Nous voici repartis dans un nouveau cycle, après l’ordinateur central, puis le PC et Internet, nous sommes entrés dans l’ère du cloud et du nuage. Une différence, cependant, avec les cycles précédents : terminée la croissance à deux chiffres, héritière des années 80 et 90. Si l’on prend la croissance globale attendue pour cette année, qui devrait aboutir à un marché mondial estimé à 3,5 billions de dollars, elle ne sera ‘que’ de 4,14% !
Les IT devraient continuer de faire partie des bénéficiaires de la croissance. Pas toutes les IT, mais certaines niches. Le cloud, par exemple, devrait entrainer les acteurs du SaaS et les fournisseurs d’infrastructures hyperconvergées. La blockchain va certainement redéfinir les architectures de bases de données. Et l’Intelligence artificielle fournira une nouvelle couche d’interaction avec la technologie.
Un autre domaine va également profiter de la croissance : la sécurité. Faut-t-il s’en réjouir ? Car si les dépenses en ce domaines n’ont jamais été aussi élevées, c’est aussi que les pirates progressent. La récente attaque DDoS sur fournisseur de DNS américain Dyn a placé la cybersécurité sous les projecteurs par la nature de la cible et surtout par l'utilisation de caméras de sécurité connectées comme botnet d’attaque.
Cependant, un autre thème a émergé à la suite de cette attaque : les incidents de sécurité massifs n’ont pas encore poussé les entreprises à révolutionner leur approche de la sécurité. Le retour de l’économie dans le vert et la bonne forme des professionnels de l’informatique entrainent une attitude positive des entreprises. Ce que l’on appelle « la confiance des entreprises ».
Malgré l’actualité, qui vient régulièrement nous rappeler que nous sommes tous en danger, les études s’accumulent qui prouvent que les entreprises ne sont pas préparées à affronter une cyberattaque. Dans ces conditions, et constatant que beaucoup d’entreprises ne prennent conscience de la menace qu’une fois qu’elles ont été victimes d’une attaque, c’est à dire déjà trop tard, certains experts en viennent à attendre ‘LE’ grand événement. Celui qui mettra le web à terre pour qu’enfin la prise de conscience se traduise par un large changement dans la transformation des technologies de sécurité, des processus et de l'éducation.
L’une des difficultés que vont rencontrer les entreprises inconscientes, c’est la segmentation du marché et sa cloudification. Dans l’ère du PC, le canal d’alimentation du marché passait par les revendeurs, qui n’apportaient certes pas beaucoup de valeur aux équipements vendus, mais qui étaient présents à proximité. Puis sont venus les revendeurs à valeur ajoutée, qui ont verticalisé les marchés. Et aujourd’hui ?
Les canaux de diffusion des services ont basculé dans le nuage, le cloud imposant la réinvention de l’écosystème, de l’achat au locatif, du support aux services. De quoi installer un peu plus les entreprises dans un statu quo sécuritaire qui frise l’inconscience. Le cloud pose ainsi une nouvelle question : qui est responsable ?
Des applications qui arrivent comme par magie sur le PC ou le smartphone, des données dont on ne sait plus où elles sont, des contrats si abscons que l’on ne sait ce que l’on signe et à quoi chaque partie s’engage. La prise de conscience des entreprises des dangers qui les guettent est encore bien loin de la réalité. Et la ‘digitalisation’ de l’informatique ne va pas arranger les choses. Mais faut-il pour autant aller au clash comme certains l’appellent ?
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