Près de 9 entreprises sur 10 ont déployé des solutions d’Intelligence Artificielle, dont 8 sur 10 ont pu mesurer des bénéfices associés à l’IA, et 5 sur 10 ont constaté des changements notables dans leur secteur grâce à l’usage de ces technologies.
Vous connaissez notre prudence sur l’usage réel des nouvelles technologies : les éditeurs et constructeurs franchissent très rapidement le pas pour affirmer qu’une technologies est un succès, alors que la réalité sur le terrain est tout au plus concentrée sur les premières expérimentations. Ainsi en est-il de l’Intelligence Artificielle (IA), qui certes est dans le discours de tous les acteurs du marché IT, mais qui concrètement se traduisait au mieux par quelques modules open source bien connus déployés dans des solutions mais sans trop les affecter, au pire par de simples déclarations d’intérêt…
Une nouvelle étude réalisée par Infosys vient balayer notre vision, en affirmant que l'IA se généralise dans les entreprises et génère des bénéfices tangibles. Le stade de l’expérimentation serait dépassé, et les entreprises qui ont déployé l’IA seraient entrées en phase de bénéfices devenus mesurables.
Sur 1000 décideurs interrogés, dirigeants et DSI, dans 7 pays :
- 86 % ont procédé à des déploiements de l’IA à un stade intermédiaire ou avancé ;
- 80 % ont adopté l’IA pour renforcer des solutions existantes, ou pour créer de nouvelles solutions afin d’optimiser l’information et l’expérience client ;
- 53 % ont constaté des changements dans leur secteur liés à l’usage de l’IA.
Les premiers bénéfices mesurables
Sur les 86 % d’entreprises qui ont commencé à déployer l’IA, celles qui ont déployé ces solutions en amont de l’étude, et qui donc sont réellement dans la démarche d’adoption, sont 80 % à affirmer pouvoir mesurer des bénéfices liés à l’usage de ces technologies.
L’automatisation des processus commerciaux est le principal usage de l’IA. Les premiers secteurs à l’avoir utilisé dans ce cadre sont :
- 85 % - Commerce de détail et de biens de consommation
- 83 % - Télécoms
- 80 % - Banque et assurance
Pour autant, nous resterons prudent sur le ROI… Si les décideurs résidants en Inde, aux Etats-Unis et en Chine affirment générer des bénéfices directs, pour réciproquement 75 %, 71 % et 61 % d’entre eux, le reste du monde se montre plus circonspect sur les résultats obtenus : 57 % en Australie, 42 % en Grande-Bretagne, 40 % en Allemagne, et seulement 33 % en France.
Des interrogations...
Certes, la maturité sur l’IA de ces différentes zones géographiques varie, mais les écarts sont trop importants pour que l’on ne s’inquiète pas de ces différences… Qui est dans le vrai, où se place la vérité ? Ceci d’autant plus que l’étude révèle que si 77 % des entreprises investissent dans la gestion des données, 49 % des DSI – soit 1 sur 2 quand même ! - déclarent qu’en l’absence de respect des exigences technologiques, leur entreprise est incapable de déployer les technologies d’IA…
Si 86 % des décideurs considèrent l’IA comme un facilitateur majeur du futur de leur business, 70 % d’entre eux s’inquiètent des éventuelles répercussions des réglementations sur l’usage de l’IA, et 66 % des avantages que l’IA pourrait apporter à leurs concurrents.
Des engagements pour apprivoiser l’IA
Reste que le chemin qui supporte la marche forcée vers l’IA n’est pas de tout repos. 77 % des décideurs estiment, confiants, qu’ils doivent former leurs employés aux nouvelles responsabilités apportées par l’IA. Mais ils souhaitent d’abord s’engager sur leur propre formation ! Et ils ne sont pas dupes sur l’effet de l’IA sur leurs effectifs, 95 % prévoient de créer une équipe de professionnels dédiée à l’IA, mais 69 % des employés craignent que l’IA ne les remplace !
Peu importe l’impact final de l’IA sur leurs employés, les entreprises et leurs dirigeants se montrent optimistes sur les opportunités qui seront créées par l’IA, sur laquelle ils s’engagent et ils veulent former :
- 46 % s’engagent sur la formation
- dont 47 % sur la formation des dirigeants ;
- et 40 % sur la formation des employés.
- 44 % s’engagent sur le recrutement
La DSI et les professionnels de l’informatique sont à 61 % les premiers touchés, mais les métiers ne sont pas loin. Le marketing et la communication estiment à 32 % que l’impact de l’IA sera croissant, suivis par les RH (29%) et le juridique (15%). Espérons que les 48 % de décideurs qui estiment que l’IA va permettre à leurs employés de monter en compétences et 45 % que l’IA crée de meilleurs employés ne se tromperont pas...
Source : étude « Leadership in the Age of AI » par Infosys auprès 1000 chefs d’entreprises et DSI
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