McKinsey a publié un rapport intitulé « In search of cloud value : Can generative AI transform cloud ROI? » qui analyse l’impact positif que peut avoir l’IA générative sur le retour sur investissement de l’adoption du cloud au sein des entreprises.

Ce rapport s’articule notamment autour des trois principales questions auxquelles les chefs d’entreprise doivent répondre pour tirer davantage de valeur de leurs programmes de Cloud Computing : quelle est la véritable valeur du cloud ? Comment mon entreprise peut-elle maximiser le retour sur investissement du cloud ? Quelles sont les bonnes pratiques à adopter ?

Les entreprises sont en effet confrontées à un dilemme lorsqu’elles cherchent à exploiter le cloud : aussi attrayants que puissent être les avantages, l’ampleur du changement et les investissements nécessaires pour adopter les plates-formes ne permettent pas de générer un retour sur investissement (ROI-return on investment) attrayant.

Pourtant, même si l’impact possible varie selon les secteurs, l’adoption de l’informatique dématérialisée représente une opportunité pour l’entreprise. « Son adoption permet à l’entreprise moyenne d’accroître sa rentabilité de 20 à 30 % », indique McKinsey.  

Une stratégie efficace

Selon ce cabinet d’analystes, en moyenne, les grandes entreprises n’utilisent que 15 à
20 % de leurs applications dans le cloud. Même les organisations dotées de programmes d’informatique dématérialisée dont le profil a été dressé par McKinsey n’ont augmenté leur adoption du cloud que de 5 à 10 % au cours des 12 derniers mois.



La situation devrait évoluer puisque la majorité de ces entreprises aspirent à exécuter la majorité de leurs applications dans le cloud public d’ici cinq à sept ans. Plus des deux tiers aspirent à exécuter 80 % de leurs systèmes dans le cloud.

Mais une stratégie efficace en matière d’informatique dématérialisée exige non seulement de changer de serveur, mais aussi d’affiner et parfois de réinventer la manière dont la technologie est développée, exploitée et gérée.



Le simple fait de remédier aux applications d’entreprise pour qu’elles fonctionnent de manière sécurisée, évolutive, efficace et résiliente dans le cloud peut coûter des centaines de millions d’euros pour les entreprises de taille moyenne et des milliards de dollars pour les plus grandes, repoussant ainsi le seuil de rentabilité.



Les entreprises doivent donc mettre en œuvre une série de changements opérationnels et organisationnels pour bénéficier des avantages de la technologie. L’IA générative pourrait transformer l’équation de l’investissement et du rendement du cloud.  

Remédiation et migration

Cette opportunité comporte deux éléments. Le premier consiste à utiliser le cloud pour soutenir les initiatives d’IA générative. Avec ses appels massifs au calcul, au stockage et à la mise en réseau, l’IA générative a besoin du cloud pour s’adapter.

Quant à la complexité de l’IA générative, elle nécessite en outre une mise en œuvre via des plates-formes cloud d’entreprise évolutives plutôt que via des projets pilotes et des initiatives déconnectées gérées par des équipes de développement individuelles.

Le second élément d’opportunité consiste à utiliser les capacités de l’IA générative pour accélérer les programmes de cloud. Actuellement, la remise en état de certaines applications pour qu’elles fonctionnent efficacement dans le cloud nécessite généralement des investissements équivalant à plusieurs années de coûts d’assistance et de maintenance.

Les premiers efforts d’application de l’IA générative à la remédiation et à la migration des applications ont indiqué une réduction de 40 % des coûts de support et de maintenance et de l’investissement nécessaires, bien qu’il reste encore beaucoup de travail à faire pour comprendre comment les améliorations s’appliquent à l’ensemble de l’entreprise.

« La création de flux de travail de bout en bout basés sur l’IA générative incitera les entreprises à migrer les applications transactionnelles existantes vers le cloud », prévient McKinsey.

Dès lors, dans l’ensemble des secteurs, l’augmentation potentielle de l’EBITDA due à l’informatique dématérialisée d’ici 2030 est en moyenne de 20 à 30 % par rapport à la base de référence projetée. Le potentiel le plus important se situe dans le secteur de la haute technologie et le plus faible dans celui des services publics d’électricité.

Une entreprise moyenne qui adopte le cloud aujourd’hui pourrait obtenir un ROI de 180 %. Mais seuls 10 % des entreprises ont pleinement exploité la valeur potentielle du cloud, tandis que 50 % commencent à l’exploiter et que 40 % n’ont pas perçu de valeur matérielle.

Près de 40 % des entreprises affirment désormais que c’est la « valeur commerciale » qui détermine les applications à transférer dans le cloud, contre 27 % en 2021 et 2022.

Les entreprises qui ont obtenu le meilleur ROI ont toujours maitrisé trois points essentiels :
  • travailler en étroite collaboration avec les dirigeants pour se concentrer sur les cas d’affaires à forte valeur ajoutée
  • construire une base solide pour le cloud
  • adopter un modèle d’exploitation axé sur les produits.