Le nombre de visiteurs d’un site web issus des recherches sur Google ou Bing pourrait chuter d’un quart d’ici 2026 selon Gartner en raison de la concurrence des IA Génératives. Cette crainte n’est pas partagée par tous les experts et doit être pondérée. L’IA ACT européen devrait mieux encadrer les usages de l’IA générative.

ChatGPT serait-il déjà en train de croquer des parts de marché à Google dont l’écosystème repose sur la vente des mots-clés de recherche ? Pour l’heure selon les chiffres de StatCounter, outil de mesure de l’audience web, ChatGPT ne représente aucun danger pour Google avec seulement 2 % du trafic mensuel du géant de Seattle (91,53 % de parts de marché en octobre 2023). Bing de Microsoft n’obtient que 3,13 % des parts à
la même date.

La qualité des contenus et leur authenticité restent le champ de bataille essentiel entre les IA génératives et Google. Du côté des sites web et réseaux sociaux, il faudra dans tous les cas, continuer de produire un contenu original avec une valeur ajoutée pour les visiteurs. Les caractéristiques classiques liées au contenu comme l'expertise, l'expérience, l'autorité et la fiabilité restent plus que jamais de mise.

Sans surprises, Google n’est pas resté les bras croisés et fort d’une capacité de réplique technologique et financière hors nomes, il se transforme lui aussi en moteur de réponse efficace, comme ChatGPT et autres GenAI. En 2023, Google a ainsi lancé en 2023 sa SGE (Search Generative Experience), à savoir son IA maison pour répondre directement aux questions des internautes. Cet outil n’est pas encore disponible mais il est possible de le tester via les outils de recherche Search Labs de Google. Sans nul doute le prélude à des performances qui viendront concurrencer la GenAI. D’où la difficulté de réaliser des prévisions, même à court terme.

Des prévisions de Gartner trop pessimistes ?

Si les estimations du cabinet de conseil Gartner sont justes, cela supposerait une profonde modification des stratégies de recherche, payantes ou organiques, appliquées au marketing ou à la technologie. Le site spécialisé Search Engine Land rappelle cependant que si les prédictions du cabinet sont intéressantes, il s’est déjà livré à des analyses surprenantes et non démontrées selon laquelle le trafic de recherche organique (via Google surtout) diminuerait de moitié. La cause ? Les consommateurs qui adopteraient de plus en plus la recherche générative alimentée par l'IA. Une prédiction fondée en partie sur les résultats d'une enquête menée auprès de 299 consommateurs en août 2023, avec une marge d’erreur importante par conséquent due à la faible taille de l’échantillon. Cette étude annonçait que 79 % des personnes interrogées s'attendaient à utiliser la recherche améliorée par l'IA générative au cours de l'année prochaine.

Avec l’IA ACT, ratifié par la France le 2 février 2024 et dont le texte devrait être bouclé par la Commission en juin 2024, l’Europe entend encadrer les usages de l’IA et de l’IA générative. Parmi les piliers de cette législation, le signalement du fait qu’un contenu est généré par une IA. D’autre part, le modèle doit éviter la production de contenu illégal. Enfin, les fondateurs de IA doivent publier des synthèses des données soumises au droit d’auteur et utilisées pour l’entraînement avec obligation de respect des règles de transparence.

Comme toute législation dans ce domaine, ce texte doit aussi veiller à ne pas limiter la flexibilité nécessaire pour l’expérimentation et le développement des technologies IA. Un exercice d’équilibre difficile.

Le marché de la recherche d’informations restera partagé entre les Chatbots génératifs tels ChatGPT, Bard, etc. avec Google. Reste à savoir dans quelle proportion.