Une page a été tournée pour la 11ème mission d’un robot policier sur le territoire américain, le tueur de flics de Dallas a été abattu par un robot.
Derrière les dramatiques évènements de Dallas — un ex-militaire et sniper noir américain a abattu de sang-froid cinq policiers blancs en représailles au décès d’un père de famille noir tué dans le dos par un policier blanc lors de son arrestation (la vidéo a fait le tour du monde) — se cache un évènement qui devrait être le premier d’une tendance majeure : le robot tueur.
Le robot fait exploser le tueur
En effet, retranché dans un parking d’où le sniper a abattu ses victimes, et menaçant de faire sauter des explosifs, le jeune noir de 25 ans aurait finalement été tué grâce à un robot télécommandé. Considéré par la presse américaine comme un ‘détail inhabituel’, l’usage d’un robot pour mettre définitivement fin aux agissements d’un tueur est une première.
Le robot, un Northrop Grumman Andros conçu pour l’armée et ses équipes de démineurs, aurait fait exploser le tueur avec une charge destinée à l’origine à faire exploser les bombes et autres colis piégés.
Lorsque des forces de police sont menacées par un tueur, ou lorsqu’une menace imminente est détectée, et cela où que l’on soit sur la planète, elles sont autorisées à riposter et pour cela à utiliser une force meurtrière ‘raisonnable’ (selon une expression du chef de la police de Dallas). Ce qui aux États-Unis se traduit par « l’arme utilisée est sans importance ».
La polémique des robots de police
Pourtant, le moyen utilisé dans l’affaire de Dallas, un robot démineur, fait polémique. Depuis le début de la décennie, les forces de police américaines s’équipent de robots à l’origine démineurs et destinés à intervenir sur les lieux à haut risque. Dans les jours qui ont suivi les explosions du marathon de Boston, par exemple, un petit robot a été utilisé pour explorer les lieux de résidence des terroristes. Ou encore plus récemment, à Albuquerque, un robot a permis de déployer des armes chimiques dans une chambre d’hôtel où était barricadé un individu armé d’un fusil.
Depuis 2013, selon le ministère américain de la Justice, des robots ont été utilisés à 10 reprises. Mais la 11ème utilisation officielle marque une première qui ne devrait certainement pas en rester là, le robot a été utilisé pour mettre fin définitivement aux exactions d’un meurtrier. Le robot tueur n’est plus une œuvre de fiction, ou plutôt de science-fiction, il est désormais une réalité Et plus rien ne pourra arrêter l’utilisation de robots pour employer la force létale
Robots militaires pour usages civils
La question de l’utilisation par la police d’équipements commandés à distance fait écho aux utilisations militaires des frappes de drones. Les drones américains sont à ce titre soupçonnés d’être à l’origine de la disparition dramatique de milliers de civils. L’usage de ces drones militaires sur le sol américain a également fait polémique au Sénat américain, lorsqu’un sénateur républicain avait tenté de bloquer la nomination par le Président Obama du nouveau directeur de la CIA. La Maison-Blanche avait alors refusé d’indiquer si l’usage de drones militaires était envisagé…
Les robots policiers sont des adaptations, quand ils n’en sont pas la copie conforme, de robots militaires dont il faut rappeler que la mission est de dominer et d’éliminer un ennemi. C’est pourquoi les missions qu’ils peuvent remplir sont multiples, et peuvent aller d’actions de protection, comme de récupérer un blessé sur un front menaçant, d’intervenir pour un déminage, d’une mission d’exploration, ou de tuer un ennemi éventuel.
Si certains de ces robots sont très spécialisés et généralement d’assez petits de taille, d’autres, comme Andros utilisé à Dallas ou encore en Chine avec le robot AnBot, sont d’une taille suffisamment imposante pour pouvoir embarquer différents outils et évoluer selon différentes configurations. Disposant de mesures anti-terroristes et anti-émeutes, AnBot peut par exemple embarquer des gaz lacrymogènes et des équipements électriques de type Taser.
Et le futur s’appelle Robocop. C’est ainsi que le projet Telebot de l’université de Floride est comparé au robot de cinéma, sans l'hybridation d'un humain… Apportera-t-il une réponse aux inquiétudes des organisations sur l’usage des robots par les forces de l’ordre La police américaine est souvent montrée du doigt pour ses dérives et bavures. La colère gronde dans les banlieues où s’entassent les minorités victimes de ces dérives. Mais pour l’organisation International Human Rights Clinic, qui dépend de l’université de Harvard, citée par l'AFP, les robots « ne seraient pas dotés de qualités humaines, telles que le jugement et l’empathie, qui permettent à la police d’éviter de tuer illégalement dans des situations inattendues ».
Telebot
Un robot français qui pourrait sauver des vies
Pendant ce temps, la plage de Biscarosse a vu apparaître un drone de nouvelle génération, le Helper (Human environment and life protection emergency response), capable même par drapeau orange de survoler en moins de 30 secondes (22 secondes validées par temps calme) une personne qui se noie pour lui larguer une bouée. Un aide rapide aux MNS (maîtres nageurs-sauveteurs). Comme quoi des robots civils peuvent agir sans soulever la polémique...
Helper