Les chefs d'entreprise ont le blues. Un nombre important (19 %) de PME dans le monde a déclaré que la hausse des coûts avait eu un impact sur la viabilité de leur entreprise.
Pourtant, si l’on en croit une étude de Sage, qui a interrogé 11 986 chefs d'entreprise, les PME françaises (15 %) ont été les moins concernées par cette affirmation, bien qu'elles aient attribué la responsabilité de la mauvaise performance de leur entreprise à des coûts élevés.
Dans le même ordre, la hausse des coûts a eu un impact moins préjudiciable sur la rentabilité des PME françaises que sur celle des autres PME au niveau mondial ; 42 % des PME françaises déclarent que la hausse des coûts n'a eu qu'un impact mineur sur leur rentabilité, contre 34 % au niveau mondial.
La résilience des entreprises est probablement l’une des clés de leur réussite. L'enquête a révélé que la « Génération COVID » (les entreprises créées pendant la pandémie, entre 2020 et 2022) affiche des performances supérieures à la moyenne en ce qui concerne la croissance du chiffre d'affaires et de l'emploi, ainsi que la gestion des coûts.
Coup de frein sur les nouvelles technologies
À l’échelle mondiale, la croissance réelle du chiffre d'affaires déclaré par les PME en 2022 était de 2,4 %, contre 4,5 % pour la « Génération COVID ». En effet, ces entreprises investissent davantage dans les technologies et accélèrent leurs investissements technologiques (+25 % en glissement annuel) par rapport aux PME moyennes (+16 % en glissement annuel).Au niveau mondial, l’adoption des nouvelles technologies (84 %) et le recrutement de personnel (67 %) figurent parmi les adaptations qui ont permis aux entreprises d'accroître significativement leur niveau de confiance. En outre, elles déclarent massivement être satisfaites de leur productivité à hauteur de 72 % (contre 68 % en 2022), à l’image du Royaume-Uni.
En matière de transformation digitale, les PME françaises se démarquent. Elles restent les plus pragmatiques de l’échantillon : 11 % ne sont pas satisfaites de leur productivité, contre 7 % à l’échelle mondiale. Paradoxalement, elles souhaitent être plus productives tout en réduisant leurs investissements dans la technologie.
Les PME de l’Hexagone sont les moins réceptives quant à l’adoption de nouvelles technologies. Elles ne sont que 16 % à déclarer vouloir adopter ces dernières pour mieux fonctionner et 14 % pour améliorer leurs ventes.
Investissements prudents
En ce qui concerne l'avenir, seuls 42 % des PME françaises prévoient une augmentation de leurs investissements dans les technologies émergentes (5G, l’IA, le Metaverse, etc.) au cours des 12 prochains mois, contre 53 % au niveau mondial.Une dissonance très claire avec nos voisins britanniques : 92 % des entreprises interrogées outre-Manche souhaitent maintenir leurs investissements technologiques en 2023, la moitié d'entre eux souhaitant accélérer l’adoption des outils technologiques (50 %).