Bank of America Merrill Lynch lance un avertissement sur le marché boursier américain, qui n’aurait pas su se redresser à la suite du Brexit et de l’élection de Donald Trump. Une sonnette d’alarme qui pourrait se traduire par de nouvelles pressions sur les filiales françaises et européennes d’entreprises américaines et leurs salariés.

Lorsque Bank of America Merrill Lynch (BAML) lance un avertissement, il est généralement écouté. Et lorsqu’il est doublé par une intervention de la Fed (réserve fédérale américaine), l’avertissement se fait menaçant…

Selon les données compilées de BAML, 8% des entreprises qui font l’indice boursier S&P 500 se négocient au plus bas des 52 dernières semaines. L’origine de cet essoufflement proviendrait tout d’abord du Brexit, la décision du Royaume-Uni de quitter l’Europe, et aurait été amplifié par les élections américaines qui se sont déroulées en novembre 2016.

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BAML interprète ce mouvement comme un signe d’avertissement sur les actions, une fissure dans les fondations du marché que les investisseurs seraient bien avisés de surveiller. Mais auquel ils seraient indifférents, car dans le même temps ce même marché est à 1,3% de son niveau record !

Du côté de la Fed, c’est un autre constat qui est fait : le S&P 500 a progressé de 9,5% depuis le début de l’année. Ce dont les investisseurs ne peuvent que se féliciter. Mais selon la Présidente de la Réserve fédéral, Janet Yellen, l’évaluation des actions des entreprises américaines serait trop élevée !

Qu’en pensent les investisseurs ? Pas de récession à l’horizon, une économie qui ne montre aucun signe d’excès, des entreprises américaines qui se montrent en excellente forme… les perspectives à long terme semblent bonnes.

Sauf que les vix d'experts financiers commencent à s’élever qui adhèrent aux avertissements de BAML et de la Fed, et qui surtout commencent à constater un empilement des risques. Des fissures commencent à se former sous la surface du marché américain. Et l’incapacité du Président Trump à mettre en place son programme économique commence à agacer les investisseurs.

Indicateur fort de ce ressentiment, le Russell 2000 Index, qui réunit les petites capitalisations de la Bourse américaine, après un bon spectaculaire de 14% entre l’élection du nouveau président et la fin de l’année 2016, montrant que Trump a recruté une partie de son lectorat chez les PME et les patrons d’entreprises intermédiaires, a cessé depuis de progresser, à la différence du S&P 500 qui a continué. Résultat, les fonds spéculatifs, pourtant friands des valeurs qui sont dans le Russell 2000, invitent aujourd’hui à s’en désengager !

Ajoutons à cela un autre indice qui n’en finit plus de surprendre, le dollar américain se montre toujours faible ! Si cette situation est plutôt favorable aux multinationales américaines, les petites capitalisations n’en profitent pas. Et les mesures favorables aux entreprises promises par le Président n’arrivent pas… Une pression qui pèse sur tous les secteurs de marchés américains liés aux politiques proposées par Trump. Le scepticisme sur la capacité du Président américain à livrer son programme économique ne cesse de croître.

Dans ces conditions, et si la tendance amorcée d’un recul de la valeur boursière d’entreprises américaines toujours plus nombreuses se confirme, ce que semblent croire BAML et la Fed, la fin de l’année pourrait être marquée par au mieux une désillusion boursière. Qui devrait se traduire par une recrudescence de la pression des investisseurs et des actionnaires de ces entreprises. Soit dans les faits des réductions d’effectifs et de budgets à la hache. Que les filiales étrangères des groupes américains cotés seront probablement les premières à subir. A commencer par le marketing et les projets locaux de transformation digitale !

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