La transformation digitale est partout. Alors pourquoi le DSI n'évoluerait-il pas en Directeur de la transformation ? C'est tout à fait possible, à la condition de franchir la barrière du langage...
La réflexion nous vient des Etats-Unis, où chaque tendance cherche à s'accompagner de l'élargissement des C-level (CEO, COO, CIO, CFO, CMO, etc.). Constatant que nous consommons tous du numérique et que la transformation digitale est partout, certains DSI s'interrogent : ne pourraient-ils se transformer en Directeur de la transformation (
Chief Transformation Officer) ?
Technologie, processus, modèles opérationnels, modèles économiques, le digital est à la fois le moteur du changement, et l'objectif que l'entreprise souhaite atteindre. C'est pourquoi le DSI est bien positionné pour accompagner ce changement, certes, mais également pour prendre sa tête et devenir le leader de la transformation.
Au sein des entreprises, 60 % des DSI ont en charge l'éducation des décideurs métiers sur le digital, et 70 % d'entre eux apportent aux employés la connaissance des technologies. Pourtant, seulement 45 % des DSI pilotent la transformation digitale. Et dans le même temps ces entreprises ont besoin d'un guide qui comprend les tendances du digital, et c'est vers leur DSI qu'elles se tournent pour cela.
C'est l'ambiguïté de la problématique du
leader de la transformation digitale : le DSI a toute sa légitimité pour devenir ce leader, mais les métiers continuent de se détourner de la DSI pour mener à bien leurs projets. Au risque de créer de nouveaux silos et de se heurter à la DSI lorsqu'il faudra bien assurer les interconnexions.
- Faut-il créer un poste de Directeur de la transformation (Chief Transformation Officer) ?
La réponse est 'oui', car la transformation digitale est un mouvement puissant, appelé par la Direction générale comme par les métiers, transverse et qui impacte toute l'entreprise.
- Le DSI peut-il élever sa fonction vers le Directeur de la transformation ?
Là encore la réponse est 'oui', le DSI a toute sa légitimité dans la transformation de sa fonction en Directeur de la transformation et les compétences pour assumer le volet technologique qui supporte la transformation digitale. Mais cela suffit-il ?
- Que manque-t-il au DSI pour devenir le Directeur de la transformation ?
C'est probablement là qu'est la clé de l'évolution du poste de CIO vers
Chief Transformation Officer. Il manque à beaucoup de DSI ce petit quelque chose qui fait d'eux non plus des directeurs informatiques mais des managers et des stratèges. Et dans la démarche de transformation digitale, ce « petit quelque chose » qui grippe la relation entre le DSI et les métiers, et pousse ces derniers à se détourner de la DSI, n'est probablement rien d'autre qu'une question de langage.
Le jargon IT est aujourd'hui encore - avec le legacy qui consomme ses ressources - la principale barrière qui sépare la DSI des métiers. 67 % des DSI considérés comme des leaders du digital affichent une connexion avec chaque métier et une compréhension de leurs attentes. Et pour cela ils parlent le langage du métier, en non celui des IT.
C'est le prix que le DSI doit payer pour rejoindre la table des C-level et les accompagner dans leurs stratégies. Sa présence à cette table est vitale alors que les technologies renforcent les métiers. Au DSI de renforcer sa compréhension des métiers, du chemin qu'ils empruntent, et des avantages que leur apporte la technologies.
S'il a la capacité d'atteindre cet objectif, et le feu vert de sa Direction générale qui ne devrait logiquement pas pouvoir se passer lui, alors il pourra légitimement aspirer à devenir le
Chief Transformation Officer.
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