Les achats IT sont de plus en plus initiés et opérés par les directions métiers. Selon Forrester, près d’un tiers d’entre eux échappent désormais totalement à la DSI.
Voilà bien longtemps que le mouvement est engagé, mais une étude récente de Forrester vient le confirmer, la DSI est de moins en moins concernée par les achats IT.
Tout d’abord, les métiers influencent aujourd’hui fortement, dans 65% des cas, les décisions d’achat IT, allant même jusqu’à la prise de décision. Elles peuvent se le permettre, pour plusieurs raisons, en particulier parce que 52% de ces achats s’effectuent avec leurs propres budgets.
Mais le chiffre le plus difficile à accepter par les DSI, c’est que dans 29% des décisions d’achats IT, ils ne sont même pas impliqués !
A chacun sa part de la transformation digitale
D’où vient cette tendance profonde, car elle semble irréversible ? Tout d’abords, elle est inévitable, car le numérique est partout, au point de reléguer l’informatique traditionnelle hors des décisions d’achat. La relation privilégiée entre la direction métier et le fournisseur de la solution est également renforcée, au point que 73% des directions métiers préfèrent être en relation directe avec leurs fournisseurs.
Un rapprochement qui semble inévitable, dans un environnement fortement concurrentiel, où l’offre concurrente peut venir de n’importe où, voire sous la forme de services intégralement dématérialisés dont on ignore parfois jusqu’à l’origine, les marges se réduisent et la distribution se fait directe de l’éditeur à l’utilisateur, ou tout du moins l’entreprise !
Les métiers s'approprient la transformation digitale
Mais le principal phénomène est certainement l’appropriation de la transformation digitale par les métiers. Un phénomène accentué par les nouveaux modèles de consommation, le cloud, le SaaS, ou encore la facturation à l’usage. La consumérisation des technologies se traduit par l’explosion des frontières de la distribution, et un inquiétant appauvrissement des compétences jusque dans l’entreprise.
Ces connaissances sont en théorie chez les métiers, sauf que les solutions mélangent les genres. Dans ces conditions, la DSI ne peut assumer une telle migration des compétences. Elle doit donc revoir son rôle et affirmer sa position transverse et de conseil. Car quelles que soient les pratiques des métiers, l’entreprise aura toujours besoin de sa DSI, ne serait-ce que pour supporter les couches d’infrastructure et assurer la sécurité de l’ensemble.
Il serait bon d’ailleurs que les métiers commencent à comprendre les risques qu’ils font courir à leur entreprise en se plaçant en marge des pratiques sécuritaires de la DSI…
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